Dans une rare conférence de presse donnée ce vendredi, le chef d’état-major français Thierry Burkhard s’est voulu très clair : « La Russie a ouvertement désigné la France comme son premier adversaire en Europe », en l’expliquant notamment par le soutien de Paris à l’Ukraine.
« Puissance de nuisance »
« C’est (Vladimir) Poutine qui a dit » cela, a souligné le général Burkhard lors d’une rare conférence de presse. « Cela ne pas dire qu’il s’occupe pas des autres pays et cela ne veut pas dire qu’il ne s’occupe que de nous », par des actions hybrides, a-t-il ajouté.
La France, puissance nucléaire protégée par sa dissuasion, n’est pas menacée de « se faire attaquer directement et lourdement sur le territoire national », mais la Russie a « beaucoup d’autres options » via des actions hybrides, incluant désinformation, cyberattaques ou espionnage, a-t-il fait valoir.
« Puissance de nuisance », la Russie « est partie prenante de toutes les menaces », que ce soit les sabotages d’infrastructures sous-marines, les campagnes de désinformation en France ou en Afrique, des actes d’espionnage, ou encore dans l’espace, avec « les manoeuvres de satellites russes soit pour gêner nos trajectoires de satellites, soit pour s’approcher pour les brouiller, soit pour s’approcher pour les espionner ».
« Les frictions, les interactions sont fréquentes »
S’agissant des espaces maritimes, le haut gradé a évoqué « les sous-marins nucléaires d’attaque russe qui régulièrement pénètrent en Atlantique Nord et ensuite descendent quelquefois en Méditerranée et qui cherchent évidemment à surveiller les zones qui sont importantes pour nous mais également chez les Britanniques », un autre soutien majeur de l’Ukraine et une cible importante pour Moscou.
« Dans les airs, les frictions, les interactions sont fréquentes », avec les aéronefs russes, a-t-il également souligné, en mer Noire, « au-dessus de la Syrie », en Méditerranée, « quelquefois assez loin en Atlantique Nord ».