Les deux pays vont participer à une opération de financement qui permettra à Eutelsat de trouver une solution face à son endettement de plus de 2,6 milliards d’euros.
Pour que l’Europe obtienne son autonomie sur les systèmes de communications par satellite, il va falloir compter sur Eutelsat. Or l’opérateur français est fortement endetté, avec 2,6 milliards d’euros de manque à la fin 2024 selon ses propres comptes, limitant ses capacités de développement. Une levée de fonds a donc été organisée et le président français Emmanuel Macron a annoncé, le 10 juillet, que le Royaume-Uni rejoindrait la table pour investir à hauteur de 163 millions d’euros.
La France serait en voie pour débourser 717 millions d’euros et l’objectif serait d’atteindre un total de 1,35 milliard d’euros de contributions. Avec l’arrivée du Royaume-Uni, le montant total serait désormais de 1,5 milliard d’euros. « Cette participation supplémentaire de la part d’un autre actionnaire de référence portera à 1,5 milliard d’euros le montant total de l’augmentation de capital envisagée, consolidant ainsi la mise en œuvre de la stratégie à long terme d’Eutelsat », affirme le groupe français.
Thanks to our British friends as they continue to follow us on the Eutelsat adventure! We’re over the moon to keep going with you.
Together we go further!
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) July 10, 2025
Dans le détail, le Royaume-Uni se participer à ce tour de financement si l’Etat ne voulait pas voir ses parts être diluées dans la société. Avec ses 163 millions d’euros investis, le Royaume-Uni conservera une participation de 10,89 % dans Eutelsat. Les autres participants à l’opération sont des acteurs privés comme l’armateur marseillais CMA CGM et le groupe indien Bharti Space.
Un relent d’intérêt pour Eutelsat et les alternatives à Starlink
Malgré sa taille minuscule face à Starlink, Eutelsat est le troisième exploitant mondial de satellites, avec 653 engins placés sur une orbite à 1 200 kilomètres d’altitude. Elle possède aussi des satellites géostationnaires au nombre de 36, positionnés à près de 36 000 kilomètres de la Terre. Il peut désormais compter sur un lanceur européen, Ariane 6, qui doit accélérer dans ses lancements commerciaux cette année 2025.
À l’annonce de son augmentation de capital, fin juin, Eutelsat avait satisfait les investisseurs qui s’empressaient d’acheter des actions de l’entreprise en Bourse. Au même moment, la Chine réalisait une démonstration de force avec une nouvelle technologie par signal laser, permettant d’offrir un débit de connexion encore plus important que celui de Starlink avec un satellite géostationnaire. Un coup de pub pour les alternatives à Starlink, y compris pour les dispositifs géostationnaires.
Eutelsat a un objectif avec un partenaire luxembourgeois, SES, appelé IRIS2. Avec lui, le but serait de lancer un système de communication par satellite entièrement souverain, « pilier essentiel » dans l’autonomie spatiale de l’Europe. La nouvelle constellation de satellites est attendue pour 2030 avec 264 satellites en orbite basse et 18 satellites en orbite moyenne (8 000 kilomètres d’altitude). Elle ne sera donc pas une méga-constellation comme Starlink, Kuiper ou encore Guowang en Chine.
Pour se lancer, le consortium SpaceRISE du projet IRIS2 compte sur un contrat de concession de 10,6 milliards d’euros, 60 % provenant de fonds publics européens et les 40 % restants étant assumés par les trois membres du consortium (Eutelsat, SES et l’espagnol Hispasat).
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.