Par

Inès Cussac

Publié le

11 juil. 2025 à 13h16

Avant ou après chaque Conseil de Paris, Guillaume Leroy mène son enquête. Depuis deux ans, le président de l’association « Transparence Citoyenne » s’échine à vérifier toutes les subventions votées par les élus de la capitale. Il épingle ensuite sur X les aides qu’il estime « les plus loufoques ». Jeudi 3 juillet 2025, le trentenaire a repris du service et listé six organisations qui, selon lui, ne méritent vraiment pas de coup de pouce financier. « On contrôle l’action, on enquête pour savoir quelles missions vont être subventionnées. Parfois, on ne comprend pas vraiment le lien entre une association et les Parisiens », explique le trentenaire.

Le « Tahitigate », c’est lui

« L’éthique des politiques n’est toujours pas bonne. Même si des acteurs anticorruption comme Anticor existent déjà, un de plus ne fait pas de mal », revendique Guillaume Leroy qui a créé Transparence Citoyenne avec deux amis juristes en 2023. Il y consacre aujourd’hui entre 15 et 20 heures par semaine, en plus de son travail dans un cabinet de conseil. « Les chiffres sont énormes, la Ville dépense près de 300 millions d’euros chaque années pour subventionner des associations », s’étouffe-t-il. Pour sa part, il assure n’être soutenu par aucun parti politique et financer son association uniquement grâce à une campagne de dons.

En décembre 2023, l’association connaît un premier coup d’éclat avec le « Tahitigate ». Aux côtés du conseiller régional Pierre Liscia (DVD), Guillaume Leroy avait saisi le parquet national financier (PNF) sur le déplacement de la maire de Paris à Tahiti. Le journal Le Parisien sort l’information et la machine se met en route. « Cette première action nous a donné une petite notoriété et on a reçu beaucoup de signalements à la suite de cela », se souvient Guillaume Leroy.

Un vote pour contester la pire subvention

Désormais, il intercepte entre 200 et 300 signalements par an. Tous sont passés au peigne fin pour trier ce qui relève de la vie publique ou non. « L’année dernière, on a reçu un signalement concernant un conseiller de Paris qui percevait 200 000 euros de subvention pour son association. En menant l’enquête, on s’est aperçu que la somme était énorme vis-à-vis des actions et menées et de leur régularité. Donc on l’a contesté devant la justice administrative », illustre le président de Transparence Citoyenne. Les subventions qualifiées de « loufoques » sont désormais « quasi systématiquement » contestées en justice afin de faire respecter, au mieux, le principe de neutralité.

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Guillaume Leroy veut aussi faire participer les internautes. A l’occasion du dernier Conseil de Paris, il a lancé un vote pour désigner la subvention la plus « abusive ». Celle qu’il contestera devant la justice. Calinage de cochon d’Inde, gym pour Seniors LGBTQI +, clowns enquêteurs… « Ils ont deux jours pour voter et après on ajuste si ce n’est pas représentatif », indique celui qui ne se borne pas seulement aux votes du Conseil de Paris. Ceux de l’Assemblée nationale sont aussi observés de près.

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