Interpellé avec trois autres individus lors d’une importante opération policière, un homme âgé de 25 ans a été placé lundi en garde à vue. Il est suspecté d’être à la tête d’un réseau de trafic de drogue, qu’il gérait déjà du temps de son incarcération.
Quatre ans de prison, quatre mois de liberté, puis le retour derrière les barreaux. Un jeune homme de 25 ans a été interpellé à Nantes (Loire-Atlantique), lundi 7 juillet, lors d’une opération de sécurisation de grande envergure organisée dans le quartier sensible du Breil, au nord-ouest de l’agglomération, avec le support d’une compagnie de CRS et d’une unité du RAID. Chef d’un réseau de narcotrafiquants nantais, l’individu venait de retrouver sa liberté, en mars, après quatre années de détention. Il a de nouveau été placé en garde à vue en raison de son implication renouvelée dans le trafic de drogue.
«Un renseignement concernant le retour aux affaires de ce trafiquant bien connu du Breil nous avait été communiqué de manière anonyme, en début d’année. Depuis, une surveillance étroite du secteur avait permis d’établir son lien avec au moins un point de deal actif du quartier», souffle une source policière. Outre la tête de ce réseau, trois autres individus, âgés de 23 à 28 ans ont également été interpellés. Deux d’entre eux étaient des vendeurs. Le troisième se chargeait d’approvisionner la bande en stupéfiants, en effectuant des allers-retours en Espagne. Tous nient leur implication dans le trafic de drogue.
«Consommation personnelle»
Des perquisitions effectuées au domicile du principal suspect ont livré aux enquêteurs un important stock de stupéfiants – 174 grammes d’herbe de cannabis, 731 grammes de résine, 250 grammes de cocaïne -, plus de 1100 euros en liquide ainsi que divers équipements sensibles. Selon la police nantaise, le chef du réseau avait fait prospérer ses affaires depuis sa cellule, au centre de détention d’Argentan, au moyen de téléphones portables ainsi que par l’intermédiaire de sa compagne.
Interpellée par le passé pour avoir essayé de faire passer des substances illicites à son compagnon, en prison, la jeune femme présentait de manifestes signes extérieurs de richesse. Elle possédait notamment plusieurs véhicules onéreux, dont une Mercedes, ainsi qu’un compte en banque bien fourni sans pouvoir justifier l’origine des sommes perçues et dépensées.
Lors de son audition, en garde à vue, le principal suspect a nié être le chef d’orchestre d’un réseau de narcotrafiquants. Les stupéfiants saisis à son domicile, précise-t-il, auraient été achetés à Nantes et étaient destinés à sa «consommation personnelle». Ses explications n’ont pas convaincu les enquêteurs de la brigade des stupéfiants. Le jeune homme a été déféré vendredi devant le parquet du tribunal judiciaire de Nantes.