Nous ne sommes pas tous égaux face à la grippe, au rhume, aux angines. Nous avons tous quelqu’un de notre entourage qui en ce moment à La Réunion, tombe malade…tout le temps. En cette période d’hiver austral, les virus et autres bactéries nous donnent la vie dure et ce n’est pas dû à la malchance. Chez certaines personnes, même les médicaments ne suffisent plus. Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer : la période, le mode de vie et surtout la prise trop fréquente de médicaments (Photo : sly/www.imazpress.com)
Si les Réunionnais ont l’impression de tomber davantage malades, bien au contraire, « la qualité des soins s’est améliorée avec le progrès dû aux innovations technologiques. L’état de santé de la population s’est amélioré », expliquent les infectiologues du CHU de La Réunion.
Après « les viroses respiratoires restent des événements fréquents et le recours au soin reste majeur en cette période hivernale », reconnait le Docteur Kévin Diallo, praticien hospitalier au service de maladies infectieuses du CHU Sud.
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– Le froid indirectement impliqué –
Si certains tombent en effet plus malades que d’autres, « il existe de nombreux facteurs intervenant dans l’efficacité du système immunitaire », détaille l’infectiologue.
« Le mode de vie est impactant (exemple du tabagisme), de même que certaines prédispositions génétiques ou encore des fragilités individuelles (immunodépressions, comorbidités) », ajoute-t-il. «
De plus, « l’immunité s’affaiblit avec l’âge ou par la présence d’une immunodépression (constitutionnelle ou acquise) », précise le médecin.
« Les interactions en milieu clos, plus fréquentes, favorisent également la dissémination virale », précise le Docteur Kévin Diallo.
Toutefois, il n’est pas possible de dédouaner complètement le froid. Indirectement, il facilite la pénétration des virus respiratoires dans nos organismes. En hiver, « la circulation des virus respiratoire est plus importante car beaucoup de ces virus sont thermosensibles (sensibles au froid) », ajoute le praticien.
« L’inhalation d’air froid entraîne un refroidissement de la muqueuse des voies respiratoires supérieures, ce qui tend à empêcher les mécanismes de lutte contre les infections », expliquent les infectiologues.
– Trop de médicaments peut vous rendre plus malades –
La surprescription et l’automédication rendent aussi les virus et les bactéries beaucoup plus résistants.
Prenez l’exemple d’un patient qui garde les médicaments dans son armoire à pharmacie, bien après la fin de la prescription, ou de ce médecin qui prescrit et antibiotiques et corticoïdes pour un mal de gorge et un nez pris.
« La surprescription, la surutilisation d’antibiotiques et l’automédication ce n’est pas bon », rappelait il y a quelque mois le directeur de la veille sanitaire à l’ARS, le professeur Xavier de Paris. « Cela permet aux bactéries qui ont la capacité de s’adapter aux médicaments de devenir résistantes à ces antibiotiques. »
À La Réunion, il existe d’ailleurs un centre régional d’antibiothérapie avec, comme mission, d’information les professionnels de santé. « Il faut leur donner les bonnes pratiques car quand on va voir un médecin pour un rhume ou un syndrome grippal et ressortir sans antibiotiques c’est bien », ajoutait-il.
– Les gestes barrières à respecter –
À part une petite cuillère de miel et du repos, point de remèdes magiques pour se prémunir contre ces virus.
Sur son site Internet, le ministère de la Santé rappelle les éternels gestes qui «marchent»: éternuer dans son coude, se laver les mains régulièrement avec du savon ou du gel hydroalcoolique, utiliser des mouchoirs à usage unique et les jeter tout de suite après usage, porter un masque jetable, limiter les contacts directs ou via les objets et aérer son logement au moins 10 minutes par jour.
Enfin, si par malheur vous attrapez l’un ou l’autre de ces virus, il ne sert à rien de se jeter sur les antibiotiques. Ces médicaments qui visent les bactéries ne peuvent rien contre les virus. D’où l’importance de suivre la très célèbre expression, « les antibiotiques, ce n’est pas automatique ».
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