Conscients d’avoir échaudé les Français en les dévalorisant par voie de presse avant le premier test, les Néo-Zélandais ont, par la voix du CEO de leur Fédération, tenu à – tardivement – faire baisser la pression, conscients qu’ils avaient finalement tout à perdre…
C’est peu dire que le groupe des 42 sélectionnés par Fabien Galthié, amputé de « Premiums » potentiellement disponibles, a fait causer en Nouvelle-Zélande. Le plus vindicatif d’entre eux ayant évidemment été l’ancien demi de mêlée Justin Marshall, devenu consultant et donc obligé de s’assurer une certaine existence médiatique, celui-ci ayant exprimé à plusieurs reprises sa « déception » de ne pas voir le XV de France-type s’être déplacé cet été. « C’est de la connerie totale, la manière dont ils traitent cette tournée, pointait un Marshall beaucoup plus mordant qu’à l’époque où il portait le maillot du MHR, voilà une grosse quinzaine d’années. On dirait que les Français trouvent toujours une excuse. En novembre, nous envoyons nos meilleurs éléments en Europe pour remplir les stades et offrir aux fans la meilleure expérience possible. Là, ils ne le font pas. […] La réalité, c’est qu’ils ont laissé 70 % de leurs meilleurs joueurs en France, ce qui n’est ni décent ni respectueux du jeu. » Des propos qui, évidemment, ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd, Fabien Galthié se servant allègrement des propos de son ancien vis-à-vis pour remonter le cocotier de ses joueurs avant le test de Dunedin. Ce qui fut tout près de payer…
Mark Robinson : « Nous n’avions aucun doute sur le fait qu’il s’agirait d’une équipe très compétitive »
Le truc ? Il est que les Néo-Zélandais, après avoir senti passer le vent du boulet, ont bien compris qu’ils avaient commis une grossière erreur en cédant à ce lynchage médiatique, offrant au XV de France des leviers de motivation trop faciles. Voilà pourquoi, cette semaine, le Chef Exécutif de la Fédération néo-zélandaise Mark Robinson n’a pas hésité à mouiller la chemise, en acceptant de répondre sur le sujet à l’AFP. « Les critiques sont venues de commentateurs médiatiques et d’anciens joueurs, pas de la Fédération », justifiait le dirigeant, omettant au passage que les opinions développées par Marshall étaient largement approuvées par une Fédération qui a déploré voilà quelques mois d’avoir dû délocaliser ses rencontres dans les « petits » stades de Dunedin, Wellington ou Hamilton.
La faute, paraît-il, aux absences des Ramos, Penaud, Alldritt et consorts, jugées pénalisantes pour remplir l’Eden Park, et donc les caisses de la NZRU… « Nous avons toujours espéré que, pour nos fans, nous verrions des joueurs connus, convenait Robinson. Mais nous devons respecter le fait que la France a certaines contraintes liées à son championnat. Nous en avons discuté en privé et ces discussions resteront confidentielles. Mais nous n’avions aucun doute sur le fait qu’il s’agirait d’une équipe très compétitive. » Un peu tardif, comme mea culpa… Alors, cette manœuvre d’endormissement aura-t-elle pour effet d’apaiser la colère qui anime à Dunedin la bleusaille ? Réponse samedi même si, connaissant la presse kiwi qui a d’ores et déjà remis des pièces dans la machine en critiquant les Bleus pour avoir choisi de rentrer à Auckland plutôt que gagner Hamilton avant le troisième test, il en faudra peu pour remettre de l’huile sur le feu…