C’est un véritable coup de tonnerre dans le monde du volley professionnel féminin. Le Pays d’Aix Venelles VB disparaît des radars après 19 ans de présence au plus haut niveau. Comme nous l’avions annoncé le 4 juin dans nos colonnes, le Tribunal judiciaire d’Aix-en-Provence vient de prononcer sa liquidation judiciaire. L’aventure dans le monde professionnel s’arrête donc avec le sentiment d’un immense gâchis. Après 35 ans d’existence, le club explose en plein vol après un déficit relevé par le Tribunal de 672 017 € dont une dette auprès du Crédit Agricole de 416 019 € et une autre auprès des fournisseurs à hauteur de 217 559 €, sans parler des salaires non versés aux entraîneurs (non salariés) du club.

Le président venellois Alexandre Hubner, en place depuis 2022, n’a jamais su freiner cette dérive financière alors que l’ancienne direction, sous la houlette de Bernard Soulas, avait su gérer « à l’ancienne », sans jamais passer devant la DNACG (Direction nationale d’aide et de contrôle de gestion) et en laissant même les comptes positifs et ce, pendant plus de 22 ans de présidence.

Malgré deux coupes de France remportées (2017, 2020), le PAVVB s’est laissé griser et a été happé dans une spirale forcément infernale. Sans diffuseur TV, avec une salle Mandela bien trop étroite pour générer des recettes, le club venellois a vu trop grand, trop vite, sans prendre la mesure que, malheureusement, le volley féminin n’est pas le rugby ou le football.

Alexandre Hubner a tenté de moderniser l’édifice en croyant aux promesses des partenaires institutionnels – alors que les collectivités ont largement réduit la voilure dans le soutien aux sports – et en laissant planer un hypothétique projet privé d’une salle de 2 200 places. Le président n’a jamais répondu aux mains tendues pour éventuellement « déménager » au gymnase de la Pioline à Aix, ni en acceptant la modernisation du chaudron Mandela.

Et maintenant ?

Les 12 joueuses professionnelles et le staff sont donc au chômage en plein cœur de l’été, alors que les principaux effectifs des autres clubs pros sont quasiment bouclés. Si Ajla Paradzik (Nancy), Ela Koulisiani (Cuneo), Romy Brooking (Marcq-en-Barœul), Lalie Zeggagh (Tremblay) ont déjà trouvé un point de chute, les internationales tricolores comme Emilie Respaut ou Eva Elouga – actuellement en équipe de France pour la Ligue des Nations – se retrouvent sur le carreau. Idem pour l’entraîneur Filippo Schiavo.

Reste l’avenir du secteur amateur. Si le club a communiqué aujourd’hui en affirmant que « les démarches de ré-affiliation du club sont entreprises auprès de la Fédération française de volley et une association pourra repartir dès la saison prochaine en Nationale 2, selon la décision de la Fédération. Le club prendra les mesures nécessaires pour accompagner les licenciés, salariés, joueuses et familles dans une transition structurée et organisée ». Le PAVVB devra donc changer de nom pour sauver l’avenir des 250 licenciés… à la condition que la FFVB accepte le deal.