Alors que l’économie mondiale est complètement bouleversée par les nouveaux taux de douanes de Donald Trump, les firmes se dépêchent pour trouver des solutions. Ainsi Apple pourrait produire des puces aux États-Unis dans les années à venir, et ce, grâce à une co-entreprise inédite entre Intel et TSMC.

Apple TSMC Intel USA Trump ©Mac4Ever 2025

Une coentreprise stratégique entre deux géants du semi-conducteur

Apple pourrait à terme bénéficier d’une meilleure disponibilité de puces produites localement, à la faveur d’un accord stratégique entre deux acteurs majeurs de l’industrie : Intel et TSMC. Selon The Information, les deux entreprises seraient en négociation pour former une coentreprise dédiée à la fabrication de semi-conducteurs avancés aux États-Unis. L’objectif de cette alliance est de mutualiser les compétences pour opérer des fonderies avancées sur le sol américain, malgré des délais techniques importants.

Dans le cadre de cet accord préliminaire, TSMC obtiendrait une participation de 20 % dans la nouvelle structure, tandis qu’Intel et d’autres entreprises américaines du secteur en détiendraient la majorité. Le fondeur taïwanais y apporterait ses équipes, son expertise et ses procédés de fabrication, avec pour mission de former les ingénieurs locaux et de superviser la production dans les usines américaines d’Intel.

Donald Trump et CC Wei (CEO de TSMC) Donald Trump et CC Wei (CEO de TSMC)

Vers une relocalisation progressive de la production

Ce projet s’inscrit dans une dynamique plus large visant à rapatrier une partie de la chaîne d’approvisionnement des semi-conducteurs sur le territoire américain. Une telle coopération entre concurrents pourrait ainsi favoriser la souveraineté technologique des États-Unis, tout en réduisant la dépendance vis-à-vis des sites asiatiques, particulièrement exposés aux tensions géopolitiques.

Cependant, les délais s’annoncent longs. Les fonderies actuelles d’Intel ne sont pas adaptées aux procédés spécifiques utilisés par TSMC. Il faudra donc remplacer ou recycler les équipements existants, acquérir de nouveaux outils, former le personnel, et mettre en place une chaîne de production conforme aux standards du fondeur taïwanais. Un processus complexe qui pourrait prendre plusieurs années avant de produire à grande échelle.

Grâce à Intel, TSMC pourrait produire des puces pour Apple aux USA

Apple, client direct de TSMC, en ligne de mire

Globalement, Apple pourrait tirer profit de cette initiative à moyen terme. La firme de Cupertino conçoit ses propres puces -les séries A et M, et désormais les C-, puis les fait fabriquer par TSMC. En localisant une partie de cette production sur le sol américain, Apple réduirait sa dépendance aux chaînes logistiques internationales et pourrait limiter l’impact des taux douaniers encore en vigueur.

Rappelons que TSMC a déjà lancé la production de puces A16 dans son usine de l’Arizona depuis septembre 2024. Cette fonderie devrait atteindre ses quotas de production au cours du premier semestre 2025, bien que cela ne représente encore qu’une fraction des besoins globaux d’Apple.

Grâce à Intel, TSMC pourrait produire des puces pour Apple aux USA

Cette annonce intervient quelques semaines après que les principaux acteurs du secteur ont confirmé des investissements records. Apple prévoit d’investir 500 milliards de dollars dans la fabrication aux États-Unis, tandis que TSMC s’est engagé à hauteur de 100 milliards, notamment pour la construction de plusieurs sites de production avancée en Arizona.

Si cette dynamique est encourageante, elle ne permettra pas à court terme de satisfaire la demande complète d’Apple. La firme restera tributaire des importations pour certaines pièces et pour l’assemblage final de ses produits, même si une part croissante de la production pourra être assurée localement dans les prochaines années.