Parées de leurs illuminations or et rouge, les ailes du cabaret, à l’arrêt depuis leur chute en avril 2024, tournent de nouveau depuis ce jeudi 10 juillet à 22h45.
Quatorze mois après leur chute accidentelle, les ailes du Moulin Rouge, l’un des symboles touristiques de Paris dans le monde entier, ont recommencé à tourner jeudi soir dans le ciel de la capitale française. Peu avant 23h00, ces décorations, d’un diamètre de plus de douze mètres, se sont animées grâce à la mise en marche d’un moteur électrique flambant neuf et réalisé sur mesure. Pour l’occasion, la troupe du Moulin Rouge s’est produite devant l’établissement, dans une profusion de plumes rouges virevoltantes symbolisant le réveil des ailes. «Toute la troupe est très heureuse de retrouver nos ailes, qui sont les ailes de Paris», a confié à l’AFP Cyrielle, l’une des 60 danseuses du cabaret parisien.
Plusieurs centaines de badauds sont venus assister à cette renaissance, interrompant la circulation sur ce boulevard très fréquenté du nord de Paris. Sur le toit de l’établissement, des danseurs ont célébré ce redémarrage avec des feux d’artifice à la main. «J’adore le cabaret, le music-hall. C’est un moment super sympa, presque émouvant», s’est réjoui Stéphane, 46 ans, qui ne voulait pas manquer l’événement.
Le 25 avril 2024, le cabaret immortalisé par le peintre Toulouse-Lautrec au XIXe siècle et par le film de Baz Luhrmann avec Nicole Kidman (2001), s’était réveillé sans ses ailes. Elles étaient tombées dans la nuit sans faire de blessés, en raison d’une défaillance au niveau de l’axe central, créant la stupeur parmi les habitants du quartier et au-delà. Dans leur chute, elles avaient entraîné les trois premières lettres du nom du lieu accrochées sur sa façade dans le 18e arrondissement de Paris, au pied de la Butte Montmartre.
« Le Moulin Rouge a été très ému par tous les messages de soutien et de bienveillance du monde entier reçus à la suite de l’événement survenu cette nuit-là », avait indiqué la direction du cabaret. Resté ouvert depuis l’accident, il est particulièrement renommé pour son French Cancan, la danse traditionnelle endiablée des opérettes d’Offenbach du début du XIXe siècle.
Une tradition de plus de 135 ans
Le 5 juillet 2024, une semaine avant le passage de la flamme olympique, le Moulin Rouge avait inauguré quatre nouvelles ailes, mélange d’aluminium et d’acier, mais le nouveau moteur nécessaire à leur rotation n’avait pas été prêt à temps. « Le Moulin sans ses ailes, c’était juste triste… On a mis tout en œuvre pour les remettre en place. L’idée était d’être au rendez-vous des Jeux olympiques », a expliqué à l’AFP son directeur général Jean-Victor Clérico, à la tête de l’établissement qui attire chaque année 600 000 visiteurs.
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Illuminées par des centaines d’ampoules rouge et or, désormais des LED basse énergie, les ailes du Moulin Rouge ont tourné pour la première fois le 6 octobre 1889, à l’ouverture du cabaret. Avec ses 90 artistes de 18 nationalités, le cabaret à plumes propose deux représentations 365 soirs par an, dans un tourbillon de strass et de paillettes, réunissant au total 1 700 spectateurs, dont la moitié d’étrangers.
Sur scène, la troupe – dont les emblématiques « Doriss Girls », du nom de la chorégraphe du Moulin Doris Haug – présente à 21h et 23h30 la revue « Féerie », hommage au cirque et à la Ville Lumière de 1900 à nos jours, avant l’incontournable French Cancan. Dans la même famille depuis quatre générations, le Moulin Rouge a créé l’an dernier dans ses murs une « cité des métiers d’art » regroupant les derniers ateliers français de plumasserie et de broderie, labellisées entreprises du Patrimoine vivant.