Aucune fumée blanche n’est sortie de la commission d’investiture nationale LR qui s’est réunie mercredi soir. L’idée d’une consultation auprès des adhérents reste en débat.
Faux espoir pour la droite nantaise. Mercredi soir, la commission nationale d’investiture (CNI) des LR s’est réunie pour adouber des candidats en vue des municipales de 2026. Plusieurs villes ont été passées en revue. La situation de Nantes, réputée pour être compliquée, a été étudiée. Contre toute attente, au sortir de cette réunion parisienne, aucune décision n’a été prise.
Deux options étaient sur la table pour départager les deux candidats à la candidature de la cité des Ducs, actuellement dirigée par des socialistes alliés aux écolos. La première était que l’un des deux aspirants soit désigné d’office. Certains pensaient que Julien Bainvel, soutenu par une majorité d’élus du bureau départemental des Républicains, allait être intronisé. C’est d’ailleurs ce qu’a plaidé Laurence Garnier, sénatrice de Loire-Atlantique et représentante du 44 lors de ce rendez-vous. «J’ai expliqué qu’il était le seul à même de faire une union avec nos amis de Renaissance», explique l’ancienne tête de liste de la droite en 2020 au Figaro.
Vote électronique
Mais l’idée d’une consultation des adhérents, une sorte de primaire visant à les départager, a également été débattue. Cette possibilité a été demandée à maintes reprises par Foulques Chombart de Lauwe, l’autre candidat engagé dans la bataille. Le conseiller municipal a pris tout le monde de court en annonçant sa candidature en octobre 2023. Son initiative individuelle a été vécue comme une trahison, tandis que lui explique vouloir changer la manière de faire de son parti, perdant à Nantes depuis 1989. Pour s’imposer, il compte sur les soutiens de la société civile et se réfère aux statuts du parti qui mentionnent une «consultation des adhérents concernés» avant investiture. Sans cela, il se présentera coûte que coûte.
Cette alternative est aussi défendue par Laurent Dejoie, patron des LR en Loire-Atlantique. «L’idée est de sélectionner les adhérents nantais du moment, qui sont 800 à ce jour. Et d’organiser une consultation qui pourrait être électronique, pour qu’elle intervienne assez rapidement», éclaire l’ancien maire de Vertou. Mais cette option n’a pas non plus été retenue. «Suite à cette proposition, il y a eu un débat. Et aucun consensus ne s’est dégagé, donc Annie Genevard a décidé de reporter la question à une séance ultérieure», résume le président départemental, joint par téléphone. En coulisses, certains évoquent une nouvelle réunion dans les prochains jours, avant la fin du mois.
«Ce qui est une surprise, c’est que la consultation des adhérents ait été mise en débat», reprend Laurent Dejoie. La décision de la CNI n’a pas été la seule surprise de la journée. Le matin même, le candidat Julien Bainvel, opposé à la primaire depuis le début, a finalement fait machine arrière. «Si le vote des adhérents LR est la solution qui permet d’apaiser et d’assurer l’union de l’ensemble des forces, je demande le vote des adhérents», a-t-il fait savoir dans un communiqué envoyé à l’aube.
Le temps presse
«Je défends une décision rapide», dit-il ce jeudi au Figaro. «J’ai fait savoir que si la CNI considérait que la consultation était un des moyens de départage des candidats à la candidature, je m’y plierai. Ce que je constate, c’est que la CNI n’est pas mise d’accord sur cette modalité. Il faut vraiment qu’on avance», insiste le candidat, espérant que le 1er septembre, jour officiel de l’ouverture de la campagne, tout soit bouclé.
Côté Foulques Chombart de Lauwe, la non-décision du 9 juillet lui redonne de l’espoir. «Ils ont évité d’investir sans passer par la consultation. On a évité le pire. Maintenant il faut qu’ils nous aident à faire une consultation dans le cadre des statuts», continue-t-il à soutenir mordicus.
La situation est d’autant plus regardée qu’à Nantes, la droite et le centre ont annoncé une alliance inédite pour le scrutin. Du côté des macronistes, la conseillère municipale Sarah El Haïry, également Haut-commissaire à l’enfance, a été désignée et attend son binôme. «J’espère que les LR vont pouvoir trancher rapidement et avant la coupure estivale», confie Valérie Oppelt, présidente du groupe Démocrates et Progressistes au conseil municipal de Nantes et soutien de Julien Bainvel. Pendant ce temps-là, à quelques kilomètres de là, à Saint-Nazaire, la situation semble plus apaisée. La ville portuaire est passée devant la CNI et, sans souci, Andréa Porcher a été adoubée, fait savoir le président du bureau LR du 44.