« L’objectif 2050 de zéro émission et la décarbonation de la filière, personne ne les remet en cause » pour l’eurodéputé Renew Benoît Cassart. « La seule question, c’est comment doit-on faire ? L’offre doit répondre à la demande, il y a des limites en termes d’infrastructures. L’objectif 2035 de zéro moteur thermique semble peu tenable, donc j’approuve la décision de la Commission – de revoir à la baisse les amendes concernant les constructeurs automobiles qui ne respectent pas la baisse des émissions de CO2 de leur flotte (NDLR) – », explique l’élu belge.

La fin des voitures thermiques en 2035, un objectif inatteignable ?

Pour Thomas Pellerin-Carlin : « L’avenir de la voiture est électrique. Quand vous avez un accord qui va des Écolos européens à Elon Musk, au Parti Communiste Chinois, c’est peut-être aussi évident que le ciel est bleu ». Mais que répond l’élu français à ceux qui pointent du doigt le coût des voitures électriques et la fin de l’achat des voitures thermiques neuves dès 2035 ? « Il faut redescendre sur Terre : les gens qui achètent des voitures neuves, c’est une toute petite partie de la population, assez riche, parce que la plupart des Européens n’ont pas les moyens d’acheter une voiture neuve, et dépendent du marché d’occasion ». Pour rendre accessible la voiture électrique aux « classes populaires et moyennes », Thomas Pellerin-Carlin propose « le leasing social à l’échelle de l’UE : un million de voitures électriques par an, fabriquées en Europe, de petite taille, légères, que les gens pourront utiliser contre un loyer modéré entre 80 et 200 euros par mois ».

La question de l’autosuffisance énergétique

Pour Thomas Pellerin-Carlin, l’enjeu du passage à l’électrique est aussi stratégique : « On importe 97% de notre pétrole. Les Russes le savent parce qu’on leur achète. Il faut qu’on ait une capacité à avoir une autonomie d’un point de vue énergétique ». Un point d’accord avec son homologue belge : « On importe énormément d’énergies fossiles au niveau européen, ça représente 450 milliards d’euros par an ». Mais pour cet agriculteur, pas question de passer d’une dépendance à l’autre : « Sur l’électrique, on n’est pas du tout compétitifs par rapport aux Chinois ». Passer au tout-électrique, poursuit-il, nous « rendrait dépendants des batteries chinoises. Si on n’a pas de période de transition, c’est du suicide économique (…) Si demain la voiture électrique n’est pas européenne, elle sera chinoise ».

« Les Chinois n’écoutent pas le lobby du diesel »

« Elle l’est déjà ! » lui répond son collègue centriste. Thomas Pellerin-Carlin abonde : « On a pris énormément de retard parce que les Chinois n’écoutent pas le lobby du diesel. Ils ont mis le paquet au niveau réglementaire, au niveau de l’investissement. Ils ont pris une génération d’avance. Il faut mettre le paquet sur l’investissement dans les mines de lithium, les batteries, les usines de recyclage et dans le leasing social » pour rattraper ce retard, conclut-il.

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