Il a fini l’étape comme il a pu, le cuissard tout déchiré, laissant voir sa fesse gauche brûlée, rouge vif, sous le soleil brûlant de Bretagne. Louis Barré, 25 ans, a payé pour apprendre pour ses débuts sur le Tour de France. Alors qu’il bataille dans le groupe de tête, ce vendredi, entre les deux ascensions finales de Mûr-de-Bretagne, le coureur d’Intermarché-Wanty est pris dans une chute à pleine vitesse.

Un coup dur pour l’un des régionaux de cette étape bretonne, attendu après ses belles performances printanières sur l’Amstel Gold Race ou le Dauphiné. Mais Louis Barré se relève et termine l’étape. Au courage.

A l’image de tous les coureurs français après ces 7 premières étapes du Tour de France 2025. Volontaires, courageux… mais un ton en dessous des cadors du peloton, les 4 fantastiques Pogacar, Vingegaard, Evenepoel et Van der Poel, qui ont verrouillé cette première semaine de course pour ne laisser que des miettes.

Romain Grégoire fataliste

« Ça a roulé encore très très vite depuis le départ, on a essayé de prendre l’échappée avec l’équipe. J’ai mis beaucoup d’énergie pour essayer d’être devant, ça m’a coûté dans le final », explique Valentin Madouas. Le vice-champion olympique de la Groupama-FDJ a aussi aidé son leader Guillaume Martin-Guyonnet, qui a chuté avec Louis Barré, et perd un peu de temps. Il se retrouve 20e au général, à plus de 8 minutes de Tadej Pogacar, alors que la montagne n’arrive que lundi…

Leur coéquipier Romain Grégoire, attendu sur cette première semaine, dans les échappées ou les étapes pour puncheurs, est arrivé déçu de sa 13e place. « Je suis arrivé bien usé dans le final, c’est allé tellement vite avant, souffle-t-il, fataliste. Je fais ce que je peux avec les jambes que j’ai. Les meilleurs sont devant. »

Une collection de places d’honneur, pas plus

« Ça reste un bon bilan pour cette première semaine, positive Madouas. On est encore dans le match ». Dans le match, mais un peu derrière. Les coureurs tricolores collectionnent les places d’honneur dans les arrivées avec les meilleurs. « La domination de Pogacar, ce n’est pas frustrant, c’est le sport, estime Madouas. Il faut juste essayer de courir différemment. »

Sauf que la seule fois où une échappée est allée au bout, jeudi à Vire, il n’y avait aucun Français dedans… Ajouté à la domination de Pogi et consorts, cela laisse un goût d’inachevé. Il reste à se consoler avec des places d’honneur. La performance de Jordan Jegat (TotalEnergies), 11e aujourd’hui, et 16e au général, est plus qu’honorable.

Axel Laurance, autre Breton du jour, accroche lui une belle 9e place sur l’étape du jour. « Un top 10 à la pédale sur le Mûr-de-Bretagne, avec les meilleurs, je n’ai pas à rougir », estime le coureur d’Ineos, qui reconnaît avoir « vachement tenté depuis le début du Tour », sans réussite : « Il me manquait tout le temps ces 2-3 % ».

Vauquelin, le seul au top : « C’est une dinguerie »

Heureusement, il reste un Français qui est lui toujours à 100 % : Kévin Vauquelin. Alors que Julian Alaphilippe (Tudor) semble en difficulté sur cette première semaine qui était censée lui convenir (une seule 5e place à Boulogne), la révélation d’Arkéa B&B Hôtels ne lâche plus les cadors. Encore 7e aujourd’hui avec les leaders, il récupère sa 3e place au général, devant Vingegaard et Van der Poel, excusez du peu.

« C’est une dinguerie. J’ai vu encore des pancartes avec ma tête quand j’étais en full lactique, ça donne juste envie de se surpasser encore plus », raconte le nouveau chouchou du peloton. Qui voit déjà plus loin : « Ce début de Tour va me servir. La notoriété dans le peloton me permet déjà de me mettre un peu plus à l’avant, de rester au contact avec les meilleurs ». Vauquelin est bien le seul Français qui est en capable.