Le ministère palestinien des Affaires étrangères a condamné lundi « l’attaque injustifiée et les remarques offensantes » de Benyamin Netanyahou à l’égard d’Emmanuel Macron sur la possible reconnaissance d’un Etat palestinien. Dimanche, le Premier ministre israélien avait jugé que le président français faisait une « grave erreur » en promouvant cette idée. Il avait affirmé qu’Israël n’avait pas de « leçons de morale » à recevoir de la France.

Dans un communiqué, le ministère palestinien des Affaires étrangères dit considérer « ces déclarations comme une admission claire de l’hostilité constante de Netanyahou à la paix fondée sur la solution à deux Etats ». Ainsi « qu’un rejet flagrant de la légitimité internationale, et une préférence persistante pour la violence et les solutions militaires aux dépens de la voie politique ».

« Raccourcis » et « fausses informations »

Dans un entretien diffusé mercredi, Emmanuel Macron a expliqué que la France pourrait reconnaître l’Etat palestinien en juin à l’occasion d’une conférence que Paris coprésidera avec l’Arabie saoudite à l’ONU. Tout en inscrivant un tel geste dans un mouvement réciproque de reconnaissance d’Israël par les pays arabes.

Ses propos ont déclenché une rafale de protestations à droite et à l’extrême droite en France qui l’ont conduit à publier une clarification vendredi sur le réseau social X face, a-t-il expliqué, aux « raccourcis » et « fausses informations ». Il y a souligné « le droit légitime des Palestiniens à un Etat et à la paix, comme celui des Israéliens à vivre en paix et sécurité, l’un et l’autre reconnus par leurs voisins ».

« Le président Macron fait une grave erreur en continuant de promouvoir l’idée d’un Etat palestinien au cœur de notre terre – un Etat dont la seule aspiration est la destruction d’Israël », a réagi dimanche Benyamin Netanyahou, fustigeant « des illusions déconnectées de la réalité ».

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« Nous n’accepterons pas de leçons de morale sur la création d’un Etat palestinien qui mettrait en danger l’existence d’Israël, de la part de ceux qui s’opposent à l’indépendance de la Corse, de la Nouvelle-Calédonie, de la Guyane française et d’autres territoires, dont l’indépendance ne menacerait en rien la France », a-t-il ajouté. Les relations entre Israël et la France se sont nettement tendu ces derniers mois.