Une poignée de Strasbourgeois ont créé une association appelée « Nous Strasbourg ». Leur objectif est d’interpeller les candidats aux élections municipales, avec des propositions issues de discussions publiques.

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Lucie Dradem

Publié le 12 juillet 2025  ·  

Imprimé le 12 juillet 2025 à 08h33  ·  

2 minutes

« Je me sens moins seul », commence Dominique Bézu, vice-président de Nous Strasbourg, en regardant la petite assemblée réunie au Club de la presse de Strasbourg vendredi 11 juillet. Avec Yves Sager, président de l’association, et Frédéric Cadiot, secrétaire, Dominique Bézu présente un mouvement de démocratie participative « parti d’un petit groupe, confronté à l’état du monde qui s’enflamme et se déchire, et à notre impuissance collective à prendre les choses en mains. »

Créé en mars, le « petit groupe » aimerait comprendre ce que veulent les Strasbourgeois pour les six prochaines années et donner voix à ces envies auprès des candidats aux élections municipales de mars 2026 dans une logique transpartisane.

Des réunions citoyennes à développer

Depuis novembre 2024, ce groupe a tenu une quinzaine de réunions dans un local associatif du Neudorf, fréquentées chacune par une dizaine de personnes. « Nous n’avons imposé que deux règles aux participants », détaille Dominique Bézu :

« Les citoyens qui venaient à nos réunions devaient respecter la confidentialité des discussions et ne pas mentionner leurs éventuelles appartenances politiques. Nous voulions, sur le modèle des conventions citoyennes, un débat transpartisan. »

« Nous ne demandions même pas leur nom aux participants », ajoute Yves Sager. Driss Rharrouz, vice-président de l’association, assure :

« Même si ça s’est fait par bouche à oreille, le public était vraiment à l’image de Strasbourg avec des personnes issues des quartiers populaires, d’autres issues des minorités de genre, etc. »

« On ne peut pas nier qu’il y avait une majorité d’hommes », nuance Yves Sager, l’un des quatre hommes présents sur les cinq membres de l’association.

Influer sur les programmes

Trois thématiques se sont dégagés des débats selon Dominique Bézu : « la démocratie participative, l’écologie et la ville solidaire. Tout ce qui touche au logement, à la précarité, alors que 25% des habitants de Strasbourg vivent sous le seuil de pauvreté ».

Yves Sager détaille la prochaine étape de l’association :

« Nous allons poser des questions précises aux candidats aux élections municipales. Nous attendons des réponses concrètes de leur part. Nous cherchons à influer sur les programmes, afin qu’ils contiennent autre chose que de vagues principes. »

Par exemple, Dominique Bézu prévoit de questionner les candidats ainsi :

« Est-ce qu’il est tolérable que des enfants qui vont à l’école de la République dorment sous tente ou à la rue ? Quelles sont vos solutions ? »

Mais Yves Sager prévient :

« On veut être la vox populi (voix du peuple, NDLR). Si les politiques n’entendent pas la vox populi, on parlera un peu plus fort jusqu’à ce que nous soyons entendus. À la fin du processus, nous pourrons nous rallier à une liste ou construire notre propre liste. »

L’association devrait poursuivre ses débats après les élections municipales, assure Yves Sager.

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