Rencontrer, partager, apprendre, découvrir, créer, consommer, patienter, travailler… Pas simple de décrire le concept des Compotes puisque ses objectifs se déclinent presque à l’infini. « Peut-être en le nommant lieu de ressources ? », estime Marie-Elisabeth North, sa cofondatrice, par ailleurs directrice de l’agence de communication 360° North depuis sept ans. « Les Compotes, c’est tout simplement parce qu’il y a plein de choses dedans et parce que c’est bon. Ce n’est pas plus compliqué que ça », sourit-elle.
Espace de coworking, café, boutique de produits locaux, lieu de rencontre… À Strasbourg, le tiers-lieu Les Compostes a ouvert fin juillet 2021. Photo archives Laurent Réa
Marie-Elisabeth North : « Un lieu hybride basé sur le partage, l’entraide et la coopération »
L’entrepreneuse a bâti son projet, pour sa majeure partie, durant la crise sanitaire, avec le sentiment d’isolement massif qu’elle a provoqué et que la jeune femme a fortement perçu autour d’elle. « En m’inspirant de ce que j’ai pu voir à l’étranger, notamment au Canada ou en Angleterre, en y imbriquant mes valeurs les plus chères, l’ensemble a pris petit à petit corps dans mon esprit », explique celle qui rêve d’un « lieu qui permette de rendre visible les actions de ceux qui le fréquentent pour se tirer les uns les autres vers le haut. Un lieu hybride basé sur le partage, l’entraide et la coopération ».
Depuis la terrasse située dans la cour intérieure de la société industrielle, on peut voir la gare de Mulhouse, laquelle se trouve à deux pas des Compotes. Photo Elisa Meyer
Rassembler des savoirs et des savoir-faire
« Que l’on soit une femme qui allaite son bébé, un étudiant étranger ayant des difficultés à s’intégrer, un voyageur en transit à Mulhouse [la gare se situe à un saut de puce], une grand-mère qui souhaite tricoter ou proposer un atelier récurrent, une personne à la recherche d’une information lambda, un groupe d’amis désirant partager un verre, un professionnel à la recherche d’un lieu calme pour se connecter et travailler depuis son ordinateur, un artiste intéressé par la possibilité d’exposer, une famille ayant envie de s’attabler autour d’un jeu de société, chacun trouvera la réponse à son besoin chez nous. Et ceci, de manière spontanée. Notre priorité, c’est d’offrir un lieu de vie, un lieu qui bouge, un lieu qui offre l’opportunité de mettre en relation des personnes qui ne se rencontreraient pas forcément ailleurs. In fine, et je l’ai beaucoup observé à Strasbourg, c’est également la possibilité de renforcer des compétences, de rassembler des savoirs et des savoir-faire, pour créer à plusieurs un truc dans lequel on ne se serait jamais lancé seul ! C’est ça l’ADN des Compotes. »
L’espace de coworking et ses 18 postes de travail tel qu’il est proposé par Les Compotes dans le quartier du Neudorf, à Strasbourg. Photo archives Sébastien North
Des locaux privatisables
Notons également que la location des bureaux (indépendants du « lieu de vie ») fait partie intégrante des services proposés par Les Compotes. « À l’heure, à la journée ou au mois, tout est possible. De plus, l’établissement peut également être privatisable dans son intégralité, dans le cadre d’une fête familiale, professionnelle, etc. » Enfin, Les Compotes, ça peut également servir de vitrine à un commerçant ou une association dans le cadre d’une vente éphémère.
Si la visite des locaux d’un peu plus de 200 m², en ce début du mois de juillet, ne permet pas encore de se représenter la version aménagée du tiers-lieu, les explications de Marie-Elisabeth North facilitent la visualisation des espaces dans leur mouture finale. « Une ouverture de la façade [côté square de la Bourse], sur l’une des baies vitrées existantes, doit être entreprise pour permettre un accès direct et indépendant à l’espace intérieur. Ensuite, d’importants travaux d’électricité sont nécessaires, notamment pour permettre l’alimentation de notre bar qui sera disposé en milieu de salle, aligné sur le côté le plus long de la pièce. Ce positionnement le rendra accessible quelle que soit la place à laquelle on est installé. Les plafonds vont également être refaits. Globalement, il s’agit vraiment de rendre le lieu adapté à l’usage d’un établissement recevant du public. »
Le plan selon lequel les locaux seront aménagés, à terme, dans les locaux de la Société industrielle de Mulhouse (SIM). DR
Un budget considérable et un pari
Le budget ? « Je devrais avoir peur parce qu’il est conséquent : 300 000 euros. Fort heureusement, grâce aux différentes subventions sollicitées, l’enveloppe globale est déjà financée à hauteur de 60 % [France Active, La Nef, la Banque populaire et du Fonds européen de développement régional, NDLR]. Pour autant, le reste à charge reste important. C’est un risque. Un pari auquel je crois. Une dynamique réjouissante s’est créée à Mulhouse grâce aux Ateliers du commerce qui permettent de mettre en valeur les initiatives des commerçants et artisans. On sent que les élus se saisissent de cet enjeu qui va forcément de pair avec l’ambitieux projet intitulé Mulhouse se transforme, qui vise notamment à renforcer l’attractivité de la ville. »
Tout est à faire, tout est à inventer. Marie-Elisabeth North le sait d’expérience. « C’est un lieu qui va se construire avec le temps, avec ceux qui le font. Et qui va s’ajuster aux besoins qui émergent et qui se créeront. » Pour le lancement des Compotes, l’ouverture est prévue de 8 h à 18 h, du lundi au vendredi, mais également les jours fériés. « Cependant, il n’est pas exclu que les horaires soient étendus au samedi, en soirée, le dimanche. Cela se construira en fonction des demandes, des besoins. »
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Conseil en recherche de financements
À l’issue de ce nouveau challenge, Marie-Elisabeth North, qui se réjouit de redevenir Mulhousienne (elle réside actuellement à Strasbourg), n’exclut pas de développer son activité dans le domaine du conseil en « recherche de subventions » auprès des entrepreneurs cherchant des financements pour leur(s) projets(s). « Ça peut sembler fastidieux mais, pourtant, quand on commence à s’y connaître un peu, c’est un moyen non négligeable pour trouver des fonds et multiplier les chances de faire aboutir son projet. Si je peux devenir facilitatrice pour d’autres entrepreneurs, ce sera une grande satisfaction personnelle », conclut-elle sereinement.
Un établissement « dog friendly » et accessible aux personnes à mobilité réduite
Quand Marie-Elisabeth North, cofondatrice des Compotes, évoque un lieu d’accueil pour tous, elle pense aussi aux animaux. Les personnes accompagnées de leur compagnon à quatre pattes (sauf chien catégorisé, etc.) seront les bienvenues. Ce qui vaudra au tiers-lieu le qualificatif d’établissement dog friendly (adapté aux chiens). Comment aurait-il pu en être autrement alors que Tonic, son chien, la suit partout où elle va ?
Les Compotes seront également accessibles aux personnes à mobilité réduite. D’ailleurs, l’entrepreneuse le précise : « Tout le mobilier sera acheté en conscience, ce qui est déjà le cas à Strasbourg. » À ce titre, elle invite les personnes porteuses d’un projet dans ce champ-là à la contacter. « Nous sommes bien entendu ouverts aux collaborations visant la promotion et le développement d’actions en faveur du handicap. »