L’Université de Strasbourg a décidé d’étendre son partenariat avec l’Université franco-azerbaïdjanaise de Bakou pour une nouvelle licence de chimie. Remous au conseil d’administration, où certains élus demandent la fin de ce partenariat devenu gênant.
Camille Curnier
Publié le 12 juillet 2025 ·
Imprimé le 12 juillet 2025 à 10h45 ·
3 minutes
« L’Université de Strasbourg met en avant ses valeurs humanistes mais quand il s’agit de les appliquer, elle les écrase en collaborant avec une dictature », dénonce Pierre Gilliot, élu d’opposition (Refonder) au conseil d’administration de l’université.
Mardi 8 juillet 2025, le conseil d’administration de l’Université de Strasbourg (Unistra) s’est prononcé en faveur de la création d’une licence de chimie en partenariat avec l’université franco-azerbaïdjanaise de Bakou (Ufaz) avec 16 voix pour, mais 15 contre et 5 abstentions.
« Un passage en force et un flou réglementaire »
Cette décision intervient alors que la commission de la formation et de la vie universitaire (CFVU), instance chargée d’évaluer et valider les diplômes avant leur officialisation, s’était prononcée contre ce partenariat le 1er juillet par 26 voix contre 9. Pierre Gilliot exprime son incompréhension :
« Presque 75 % des élus ont dit non ! La présidence de l’Unistra a préféré s’asseoir sur cette décision de la CFVU. Avec d’autres élus, nous allons saisir le tribunal administratif pour faire annuler cette délibération. C’est insupportable de voir la CFVU ainsi écrasée. »
De son côté, l’Université de Strasbourg répond à Rue89 Strasbourg que « la convention de partenariat ayant conduit à la création de la nouvelle licence a bien été soumise au vote du CFVU et du conseil d’administration en juillet 2024 ». Le vote de juillet 2025, assure l’Unistra, ne portait que sur la « maquette pédagogique et technique » du diplôme et qu’il ne s’agissait pas « de remettre en cause le cursus des 30 étudiants azerbaïdjanais déjà engagés dans une année préparatoire ».
Mais cette lecture des faits est loin de convaincre les opposants. « L’an dernier, les conseils ont certes décidé de poursuivre les échanges avec l’Ufaz, mais nous élus, avions déjà protesté. Depuis, l’exécutif à la tête de l’Unistra a changé, c’est un point important », souligne Matthieu Schneider, du groupe Au Pluriel, dans l’opposition mais également ancien vice-président. Selon lui, cette licence n’a été lancée qu’à titre expérimental, ce qui justifie de reconsidérer la création d’une L1 cette année.
La nouvelle délibération est dénoncée comme un « passage en force » par l’opposition. « Soit le conseil d’administration est consulté, soit il ne l’est pas. Il n’y a aucun sens à y siéger si tout est déjà décidé », poursuit Matthieu Schneider.
L’entrée de l’Ufaz arbore le logo de l’Université de Strasbourg.Photo : capture d’écran
Les représentants de l’Association fédérative générale des étudiants de Strasbourg (Afges) se sont abstenus lors du vote du 8 juillet. Même si l’association est opposée par principe à ce partenariat, indique la première vice-présidente Clara François dans un communiqué : « Nous avons choisi de nous abstenir, refusant de pénaliser directement des étudiants pour une décision institutionnelle qu’ils ne maîtrisent pas. »
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