Quand Marc Márquez a accentué son avance à plus d’une seconde et demie sur l’ensemble de ses adversaires en Q2, dans un moment où les conditions semblaient de pire en pire, peu étaient les gens qui voyaient le pilote Ducati devoir batailler pour aller chercher la 73e pole position de sa carrière en MotoGP. Pourtant, sur la lancée d’une Q1 où il avait déjà fait le coup, Johann Zarco est patiemment monté en puissance sur un pneu arrière medium, jusqu’à obliger Márquez à une ultime amélioration pour se mettre à l’abri.
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Finalement, Zarco a échoué à 0″151 de la pole mais se réjouit bien entendu d’avoir hissé sa Honda en première ligne après un vendredi un peu en retrait et dans des conditions qu’il savait propices à une telle performance : « Très content ! La première ligne, c’est énorme pour nous. Quand j’ai vu la pluie ce matin, je me suis dit que ça rebattait les cartes et que j’avais mes chances. »
La belle dynamique de Zarco a débuté dès la Q1. Déjà, le Français avait fait un choix qui prenait le contrepied de la majorité de ses concurrents en s’équipant d’un medium à l’arrière, quand les autres privilégiaient surtout le tendre. « Sur ce circuit où, à gauche, le pneu surchauffe, le pneu medium arrière était très bien », a-t-il expliqué au micro de Canal+ pour justifier sa décision.
J’ai cru à la pole, je me suis dit ‘ça peut le faire’. Mais en comparaison de la Q1, il y avait trop d’eau en fait.
Facilement premier de la Q1, il a ensuite appliqué la même tactique en Q2. Seul problème : la pluie avait redoublé d’intensité et l’avantage de la monte medium n’était plus aussi flagrant. Toutefois, Zarco n’a pas voulu prendre le risque de changer de gomme et a préféré enchaîner les tours pour monter en puissance : « Ce qui était délicat, entre la Q1 et la Q2, c’est qu’il y a eu beaucoup plus de pluie sur la Q2 […] [Le pneu medium] s’est mis à moins bien accrocher et le temps de rentrer, de changer de pneu, de reprendre un feeling… J’ai dit ‘je connais ce pneu et j’essaie de lui mettre de la température’. Parce que c’est vrai que sur l’angle, avec plus de pluie, ça accrochait moins. »
« Du coup, on a vu que j’ai mis du temps à y arriver, mais quand j’ai vu que les chronos s’amélioraient, je me suis dit que ça pouvait le faire. Au dernier tour, j’ai encore mis un coup de collier en plus, mais bon, Marc c’est le spécialiste du Sachsenring. J’ai cru à la pole, je me suis dit ‘ça peut le faire’. Mais en comparaison de la Q1, il y avait trop d’eau en fait, et c’est ça qui m’a un peu limité. Mais clairement, la première ligne c’est cool. »
Márquez pensait avoir fait le plus dur
Johann Zarco a obligé Marc Márquez a un ultime coup de collier.
Photo de: Alexander Trienitz
Du côté de Marc Márquez, justement, on pensait presque avoir fait le plus dur pour s’assurer la pole position, à tel point qu’après une grosse frayeur au Waterfall (le virage 11 du tracé), il a fait un signe signifiant qu’il devait se calmer et estimait avoir déjà assuré son objectif, à savoir la première ligne. Toutefois, l’amélioration des conditions et des temps dans les dernières minutes de la séance l’a obligé à repasser en mode time attack, lui permettant de valider la première ligne – ce qu’il aurait déjà fait avec son chrono précédent – mais surtout la pole.
« J’étais en train de me chauffer de plus en plus ! », a-t-il déclaré à propos du moment où il s’est lui-même invité à se calmer. « Et je me suis fait une chaleur au virage 11, mais quand j’ai passé la ligne en 1’28″0, je me suis dit ‘bon, on se calme !’ Mon objectif était atteint, c’était la première ligne. En tout cas, je pensais que c’était bon. Mais ensuite, j’ai vu apparaître des casques rouges sur les écrans, je voyais aussi qu’on me panneautait que le second ne cessait de se rapprocher. J’ai encore poussé un peu mais parce que j’ai senti que je pouvais le faire. »
Quelques mois après sa course exceptionnelle au Mans et avant un sprint qui pourrait se courir dans des conditions similaires, Zarco se sent-il prêt à rééditer une telle performance pour battre Márquez ? « Ça serait beau », a-t-il reconnu pour Canal+. « Je n’ai pas encore eu de médaille en sprint depuis que ces courses sont là le samedi. Là, il faut voir, il faut vraiment s’adapter aux conditions. Mais ce qui est positif par rapport aux autres, c’est que j’ai fait la qualif avec pas mal d’eau sur la piste et le pneu medium arrière, et ça veut dire que j’ai du feeling là-dessus. Et je sais que sur une longueur de course – même sur une longueur de sprint –, ça peut donner un avantage. »
Avec Léna Buffa
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