« Le staff médical a dû le mettre sous anti-inflammatoire, mais cela lui procure des soucis gastriques. Dans la nuit de mercredi, il a même été contraint de réveiller le médecin… On a parfois le sentiment que le sort s’acharne, mais il nous faut rester concernés et impliqués. Le vélo, c’est un mouvement perpétuel, il y a des moments d’ombre et d’autres de lumière. Mais il est vrai que, par moments, on se demande quand la roue tournera. Des équipes comme UAE ont une stratégie d’usure globale du peloton sur ce début de Tour et c’est compliqué d’exister. Mais c’est à nous de mettre le pied dans la porte pour nous inviter au bal. »
guillement
Je dois arrêter d’être un taureau qu’on peut caresser.
Une ouverture qui pourrait bien se présenter ce samedi lors d’une arrivée à Laval taillée pour les qualités d’Arnaud De Lie avec un dernier kilomètre en faux-plat montant au bout d’une 8e étape qui semble promise à un sprint.
« On a effectivement identifié ce finish depuis un moment déjà, poursuit Heulot. Notre directeur sportif Tony Gallopin est d’ailleurs allé sur place il y a plusieurs semaines pour filmer les derniers kilomètres afin de nous y préparer au mieux. Mais pour briller ce week-end, Arnaud va devoir retrouver certains repères, une vraie confiance en lui. On voit qu’il se fait parfois un peu ‘boxer’ dans les sprints. Il a un côté gentil dans les derniers kilomètres qui se retourne parfois contre lui. »
Une nature dont l’ex-champion de Belgique est pleinement conscient. « Je dois arrêter d’être un taureau qu’on peut caresser », sourit le coureur de Lescheret lorsqu’on lui demande s’il va sortir les cornes. « Certains gars ont bien moins de scrupules que moi dans les finales. Il faut que j’arrête de laisser certaines portes ouvertes. Je sais que l’étape de samedi peut me réussir et j’ai déjà identifié certains endroits clés comme un rond-point où il faudra être impérativement bien placé dans un final technique. »
guillement
Pendant les 3 premières heures, je ne sais parfois pas parler.
Pour pouvoir s’exprimer pleinement sur un week-end promis aux sprinters, Arnaud De Lie espère aussi retrouver la plénitude de moyens. « Je ne m’explique pas le phénomène, mais je souffre toujours beaucoup dans les trois premières heures de course au point de parfois ne même pas être en mesure de parler, continue le Wallon. Jeudi, quand cela a bataillé à bloc pendant près de deux heures en début d’étape, j’étais dans les choux… Je me sens bloqué, pas à mon niveau. Habituellement, sur une course par étapes, on peut éprouver ce genre de truc sur une journée avant que tout se libère ensuite. Mais là, cela dure depuis le Grand Départ de Lille… Je m’étais rassuré sur ma condition avant le coup d’envoi de ce Tour, mais force est de constater que je ne suis pas à mon véritable niveau. Je cherche mes sensations. »
Un brouillard dans lequel le coureur de chez Lotto s’efforce de garder le cap. « Je tente de me focaliser sur ce qui va, sur les opportunités qui vont arriver parce qu’elles ne seront pas nombreuses. Samedi, avec 170 bornes au programme, je sais par exemple que l’étape durera plus de trois heures. Et au vu de mes sensations, cela fait plutôt bien mes affaires (sourire)… »