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Emmanuel Macron instaure une journée nationale pour commémorer la mémoire d’Alfred Dreyfus. (image d’illustration)
POLITIQUE – Il réfléchissait à « un geste nécessaire » pour rappeler « l’actualité du combat des dreyfusards » et il l’a trouvé. Emmanuel Macron a instauré ce samedi 12 juillet une journée nationale de commémoration de la réhabilitation par la justice d’Alfred Dreyfus, officier juif injustement accusé de trahison à la fin du XIXe siècle.
Le chef de l’État, qui a appelé à « toujours » rester vigilant « contre les vieux démons » de l’antisémitisme, a écrit dans une déclaration publiée par l’Élysée que « désormais, chaque 12 juillet, se tiendra une cérémonie de commémoration pour Dreyfus, pour la victoire de la justice et de la vérité contre la haine et l’antisémitisme ».
La première cérémonie aura lieu en 2026, pour le 120e anniversaire de la reconnaissance par la Cour de cassation de l’innocence du capitaine. « Ainsi, Alfred Dreyfus et ceux qui combattirent à travers lui pour la Liberté, l’Égalité et la Fraternité continueront d’être l’exemple qui doit inspirer notre conduite », souligne le président.
Dreyfus a été élevé au rang de « général de brigade » par l’Assemblée
Le 2 juin dernier, Alfred Dreyfus a été élevé à titre posthume au rang de général de brigade à l’issue d’un vote à l’unanimité à l’Assemblée nationale. Ce scrutin a permis de « réparer une erreur », avait déclaré le député Renaissance Charles Sitzenstuhl, puisque malgré la reconnaissance de son innocence, l’officier n’avait jamais été réintégré « au grade qui lui revenait de droit ». Dans la foulée de ce vote, son arrière-petit-fils Michel Dreyfus avait jugé « tout à fait justifié » que son aïeul soit panthéonisé.
« L’Affaire Dreyfus » a déchiré l’opinion française pendant plus d’une décennie sur fond d’antisémitisme et de conspiration politico-militaire. De 1894, année de son arrestation, au 12 juillet 1906, date de l’arrêt mettant fin judiciairement à l’Affaire, Alfred Dreyfus aura connu deux procès, l’emprisonnement et le bagne sur l’île du Diable en Guyane.
« Hélas, la filiation des héritiers des antidreyfusards, antirépublicains et antisémites du début et du milieu du XXe siècle ne s’est jamais éteinte », poursuit le chef de l’État. « Nous savons qu’il faut toujours faire de preuve de vigilance et persévérance contre ces vieux démons antisémites engendrés par la haine. Et aujourd’hui plus que jamais », ajoute-t-il.
Entre janvier et mai 2025, 504 actes antisémites ont été recensés en France, selon le ministère de l’Intérieur, soit une baisse de 24 % sur un an mais un doublement par rapport à la même période de 2013.
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