Le président américain Donald Trump a décidé d’imposer des droits de douane de 30 % sur l’ensemble des biens importés depuis l’Union européenne et le Mexique à partir du 1er août 2025. Une annonce choc, qui intervient alors même que des négociations commerciales étaient en cours entre Washington et Bruxelles.

Dans une lettre adressée ce 12 juillet à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, Trump affirme ironiquement qu’il s’agit d’« un grand honneur » pour lui d’officialiser cette mesure, censée démontrer la « force et l’engagement » de la relation commerciale transatlantique. Derrière cette formule diplomatique, le président justifie surtout sa décision par un narratif de plus en plus régulier sur le déficit commercial des États-Unis vis-à-vis de l’UE. Ce déséquilibre atteindrait, selon lui, 157 milliards d’euros pour les biens seuls, et environ 48 milliards en incluant les services.

Les matières premières et l’industrie ciblées par Donald Trump

Les nouvelles taxes s’appliqueront à un large éventail de produits, avec une taxe uniforme de 30 %, contre 10 % jusqu’à présent dans la majorité des cas. Les secteurs déjà ciblés, comme l’automobile (25 %) ou l’acier et l’aluminium (50 %), pourraient, eux aussi, subir cette hausse généralisée. À titre de comparaison, avant l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, la moyenne des droits de douane sur les importations européennes s’élevait à seulement 2,5 %.

Donald Trump a également prévenu que d’autres hausses pourraient suivre si l’Union européenne décidait de riposter. Il s’agit selon lui de mesures « de bon sens » destinées à protéger l’industrie et l’emploi américains.

La Commission européenne, compétente pour négocier au nom des Vingt-Sept, espérait encore parvenir à un accord de principe. Contrairement au Royaume-Uni, qui avait signé un accord bilatéral dès 2023, l’UE avait privilégié une stratégie de négociation prolongée afin d’arracher des concessions. Mais face à la pression croissante des États-Unis, la stratégie européenne semble prise de court.

Dans un communiqué publié ce 12 juillet, Ursula Von der Leyen déclare que : « l’imposition de droits de douane de 30 % sur les exportations européennes perturberait des chaînes d’approvisionnement transatlantiques essentielles, au détriment des entreprises, des consommateurs et des patients des deux côtés de l’Atlantique.

Nous restons prêts à poursuivre nos efforts pour parvenir à un accord d’ici le 1er août. Parallèlement, nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour protéger les intérêts de l’UE, y compris l’adoption de contre-mesures proportionnées si besoin. »

L’Europe, l’Asie, l’Amérique du Sud, tous impactés par Donald Trump

La décision de Trump ne tombe pas du ciel : elle s’inscrit dans une offensive commerciale plus large menée depuis le début de son second mandat. Ces derniers mois, Washington a également relevé les tarifs douaniers sur des pays comme le Japon, la Corée du Sud, le Canada ou le Brésil, ainsi que sur plusieurs matières premières critiques comme le lithium et le cuivre. L’administration a aussi instauré une taxe punitive de 50 % sur certains composants électroniques et a renforcé les exigences de « Made in America » dans les appels d’offres publics.

Dans ce contexte de durcissement général, le Mexique n’est pas épargné : le président américain impose aussi une taxe de 30 % sur ses exportations vers les États-Unis. Cette fois, l’administration invoque un motif sécuritaire, accusant Mexico d’un manque d’efficacité dans la lutte contre le trafic de drogues, en particulier le fentanyl. Cette ligne dure répond aussi à des impératifs électoraux : Donald Trump entend capitaliser sur un discours protectionniste et souverainiste qui l’a fait élire.