« Je suis tombée dans l’Art quand j’étais petite et ça ne m’a jamais lâché, je crée depuis l’âge de 15 ans ». Même si peu lui importent les étiquettes, Yseult Allais revendique presque son parcours d’artiste autodidacte : « on me dit appartenir au mouvement de l’Art singulier, ces artistes qui n’ont pas fait d’école, à la marge, et j’avance depuis toujours sur ce chemin-là. »
Un journal onirique
Singulier, l’adjectif correspond en tout cas à son univers. Les peintures d’Yseult Allais mêlent une foule d’éléments et de motifs, de créatures, de personnages, parfois aux allures de bande dessinée, ou d’autres rappelant le style du peintre Robert Combas. « Ma création se nourrit des choses que je traverse, c’est un peu mon journal, mêlé au monde des rêves, un journal onirique, ouais c’est pas mal ça tiens, un journal onirique ! »
Les éléments s’articulent selon le surgissement aléatoire des idées. Parfois traversés d’angoisses, d’insolite, de grincements ou de bizarreries, comme les rêves quoi ! « Dans mes tableaux, j’aime qu’il y ait plein de petites choses à voir, et croiser les techniques, comme le collage, ou le surgissement de texte », indique l’artiste, en évoquant aussi son goût marqué pour la peinture de Jérôme Bosch. Comme le maître du XVIe siècle, elle aime créer des saynètes incongrues, mais dans son style, traversé de rock’n’roll « oui, mon univers est rock’n’roll, voire punk. Le punk et le rock ont une couleur et une liberté qui m’ont toujours plu, d’ailleurs je peins dans mon atelier en écoutant de la musique de ce type-là. »
« Douarnenez, ça correspond à mon univers »
Originaire de Nantes, Yseult Allais habite aujourd’hui un village de l’Aude. Douarnenez, elle connaît bien, elle y vient depuis l’enfance, y retrouve des amis, et comprend que la ville puisse avoir une âme inspirante. « Je me souviens avoir été saisie par la découverte des poèmes de Georges Perros. Douarnenez, ça correspond à mon univers. »
Son exposition au cœur de la boutique « L’Araignée » aux abords des halles, propose une cinquantaine d’œuvres, du petit au grand format.
Une impression de foisonnement et de créativité libérée, sans s’encombrer d’académisme « pour cette toile en long, par exemple, j’ai commencé à peindre par un bout et les choses se sont construites au fur et à mesure, en avançant au fil des idées. »
L’artiste travaille aussi à partir d’éléments de récup’, glanés ici et là, « jusqu’à peindre sur mes chaussettes ! » rigole-t-elle « Avec des bouts de ficelles on peut réaliser des trésors ! » Une peinture libre comme le bon rock’n’roll, c’est à Douarnenez qu’il fallait la rencontrer !
Pratique
Exposition jusqu’au 15 septembre. Entrée libre et gratuite Les œuvres sont proposées à la vente. Boutique l’Araignée, 1 rue le Breton à Douarnenez. Ouverture tous les jours sauf le dimanche. Horaires : 10 h - 13 h et 15 h 30 - 19 h