L’émerveillement est toujours plus grand lorsque s’allume la nuit, les rêves plus intenses, les pensées plus profondes… et l’écran plus blanc.
Alors ne nous étonnons pas que la demande, elle, en soit plus forte. Une demande croissante de projections de films en plein air, à laquelle les communes ont cherché à répondre, chacune de son côté. Jusqu’à ce que la Métropole du Grand Nancy s’invite en chef d’orchestre pour « harmoniser le programme et contribuer à la cohérence ». Et permette ainsi au plus grand nombre de profiter de cette offre désormais généreuse à l’échelle de l’agglomération : 17 dates inscrites au calendrier estival 2025.
Néanmoins, ce sont les maires qui tiennent l’archet. Maîtres en leur cité, et d’ailleurs financeurs des rendez-vous cinéphiles qu’ils ont fixés. « Le rôle de la Métropole, c’est de rassembler toutes ces propositions dans un même programme, signale Hocine Chabira, vice-président du projet culturel au Grand Nancy, et de faire en sorte qu’il y ait une répartition territoriale la plus équitable possible. »
Son rôle également : le faire savoir largement. De sorte que les spectateurs ne se cantonnent pas à leur propre territoire, mais se déplacent d’un site à l’autre, comme ils le feraient d’une salle de ciné à l’autre.
De Barbie à The Artist
Ce dialogue noué entre des maires réunis autour d’une même table permet aussi de diversifier le programme, éviter le « tout action » ou le « tout humour » par exemple. Jarville , cependant, qui a beaucoup misé sur son programme de ciné en plein air (avec cinq propositions au total) en confie néanmoins la programmation à sa population. Charge en effet aux habitants de voter entre trois films qui leur sont proposés pour chaque soirée sur cinq thématiques différentes (poésie, BD, autre réalité, action, etc.)
L’idée en tout cas, c’est « qu’il y en ait pour tout le monde ». D’autant plus que, comme le rappelle l’élu, l’opération repose d’abord sur une vocation solidaire : « Proposer une offre culturelle ici à ceux qui ne partent pas en vacances. » Une offre qui fait d’autant plus l’unanimité qu’elle est gratuite.
De quoi remplir parfois les sites au-delà de toute espérance. L’an passé, la projection en plein air de Barbie au parc Olry a ainsi fait exploser la jauge.
Cette année, on peut parier que les yeux s’ouvriront nombreux devant Un p’tit truc en plus d’Arthus (17 juillet parc Olry à Nancy et 1 er août parc Pouille à Vandoeuvre). Ou sur The Artist, le film aux cinq oscars (20 juillet, plage des 2 Rives à Nancy). Une projection imaginée en clin d’œil à Métro’Folies , l’événement culturel nancéo-métropolitain 2025, focalisé sur l’Art déco et les années folles. Qui d’autre qu’un Jean Dujardin muet pour en porter le symbole ?
La grenouille et le Moche
Le dessin animé y a aussi la part belle, avec Le château ambulant , projeté le 4 juillet dernier à Graffigny, Migration (de Benjamin Renner), attendu le 24 juillet parc Olry à Nancy.
La princesse et la grenouille (de Clements et Musker) s’installeront le 24 août plage des 2 Rives, Moi, Moche et Méchant 4 (de Delage et Renaud) s’établira à Laxou le 29 août.
Techniquement, les organisateurs s’appuient soit sur l’association Cravlor, spécialiste du genre avec son écran géant gonflable et son catalogue bien garni, soit sur le cinéma Caméo. Et si d’aventure les cieux se montraient défavorables au 7 e art, une solution de repli est offerte, ou à défaut, la projection reportée.
Toutes les précautions sont ainsi prises pour ajouter quelques étoiles au ciel de l’été.
Gratuit, dans la limite des places disponibles.