Quand elle ne contrôle pas des conteneurs et ne visite pas des navires sur le port de Marseille, Bernadette court. Dans les calanques, les Alpilles, la Sainte-Victoire ou la Sainte-Baume. Et quand elle ne court pas, elle rame. En canoë. Mais ces dernières semaines, elle n’a fait que marcher. Et au pas s’il vous plaît.

« C’est plus dur que ce qu’on pense… Ce n’est pas une démarche naturelle », s’est aperçue la jeune femme dès le mois de mai dernier lors de la pré-sélection destinée à choisir les 70 douaniers, parmi 150 postulants, qui auraient l’insigne honneur de porter haut les couleurs du cor et de la grenade sur les Champs-Élysées le 14 juillet prochain.

À 800 km des Bouches-du-Rhône, c’est à La Rochelle, sur une ancienne base de l’Otan abritant désormais l’École nationale des douanes, que la jeune douanière a suivi trois semaines d’entraînement intensif pour marcher en cadence et veiller à ne jamais, ô grand jamais, casser le bras ou la main.

À quoi pensera-t-elle sous tricorne ?

À quoi pensera la 2e classe affectée à la brigade de surveillance du port de Marseille, ce lundi 14 juillet à l’aube, lorsqu’elle aura revêtu l’uniforme traditionnel orné de la bande rouge et enfilé son tricorne ? Sans doute qu’en dépit de ses 30 ans à peine, il a coulé de l’eau sous les ponts depuis son master en comptabilité et contrôle de gestion, puis le changement de braquet radical en s’engageant dans l’armée de terre.