L’industrie allemande tire la sonnette d’alarme face à la menace imminente de droits de douane américains à hauteur de 30 % sur les produits européens, annoncée le 12 juillet par le président Donald Trump. Selon les cercles économiques allemands, ces nouvelles surtaxes, programmées pour le 1er août prochain, risqueraient de déclencher un conflit commercial majeur entre les deux rives de l’Atlantique, avec des conséquences lourdes pour l’économie européenne, et en particulier allemande.

Dans un communiqué, la Fédération allemande de l’industrie (BDI) a appelé l’Union européenne et les États-Unis à « trouver rapidement des solutions et éviter une escalade ». Wolfgang Niedermark, membre de la direction du BDI, souligne que cette décision « est un signal d’alarme pour l’industrie des deux côtés de l’Atlantique ». Selon lui, un affrontement commercial entre deux partenaires aussi étroitement liés menace la reprise économique, affaiblit l’innovation et érode la confiance dans la coopération internationale.

La Commission européenne prête à répondre aux taxes douanières

L’Allemagne, première victime potentielle de ce bras de fer, s’expose à des répercussions importantes. Son tissu industriel, particulièrement dépendant des exportations vers les États-Unis, dans des secteurs clés tels que la chimie, la pharmacie, l’automobile, la sidérurgie et la fabrication de machines-outils, serait frappé de plein fouet par ces taxes douanières.

Face à cette menace, la BDI exhorte le gouvernement allemand, la Commission européenne ainsi que les autorités américaines à engager un dialogue « objectif » sans délai. « Les quelques semaines qui nous séparent de l’entrée en vigueur des droits de douane doivent être mises à profit pour négocier d’égal à égal », insiste la fédération.

Bruxelles, chargée des négociations avec Washington au nom des 27 États membres, a fermement dénoncé cette annonce de Donald Trump tout en réaffirmant son souhait de parvenir à un accord commercial équilibré avec les États-Unis.

Sur fond de tensions commerciales, le chancelier allemand Friedrich Merz a récemment proposé de privilégier un accord « simple », centré sur les secteurs industriels stratégiques, quitte à accepter certaines surtaxes ciblées sur d’autres produits afin d’éviter un conflit généralisé.