Le cap de la mi-saison offre logiquement l’occasion de dresser des bilans, mais avec Marc Márquez les comptes sont vite faits. Dans l’exercice de la course sprint, l’Espagnol s’est imposé dix fois en 11 départs, avec comme résultat complémentaire une deuxième place dont il n’a aucunement à rougir, obtenue derrière son frère à Silverstone. Depuis que ce format sprint existe en MotoGP, personne n’avait encore jamais obtenu plus de neuf succès au cours d’une saison entière : l’ogre espagnol a donc déjà battu le record !
Comme toujours avec Márquez, tout est affaire de sensations. Il maîtrise tellement bien le Sachsenring que personne ne doutait de son statut d’ultra favori en arrivant ici, pourtant lui n’a cessé de rappeler qu’il devait faire preuve de la plus grande prudence afin de ne pas rééditer les bévues d’Austin et de Jerez. Et puis, on est à mi-saison, et il est temps de commencer à parler de gestion de ce championnat qu’il a si brillamment lancé…
Sauf que quand il est au cœur de l’action, Marc Márquez a parfois du mal à se contenir. C’est avec auto-dérision qu’il relatait après les qualifications la manière dont il a tenté de calmer ses ardeurs avant de finalement mettre le coup de collier décisif pour décrocher la pole. Et en course sprint, ce fut assez similaire, à ceci près qu’il s’en veut un peu.
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« Je ne peux pas dire que j’ai beaucoup pensé au championnat aujourd’hui », a-t-il admis à sa descente de la moto, dans un sourire quelque peu coupable. Et l’analyse des données, un peu plus tard, lui a montré qu’il avait risqué gros pour aller chercher cette victoire. « Là, on est contents, on a le sourire, on a fait une super course, mais franchement, j’ai pris trop de risques », a-t-il admis.
« Vu la situation dans laquelle on est, la deuxième place était suffisante. Cette année, j’essaye de travailler beaucoup son mon instinct, sur mon caractère sur la moto, mais parfois il ressort ! Ça a été le cas aujourd’hui, et là on sourit mais je n’ai pas été loin de la chute. C’est comme ça, dans ce genre de courses, parfois, il faut sentir les choses et aujourd’hui j’ai senti la moto. Et aujourd’hui j’ai senti la moto, j’étais rapide mais je me sentais en sécurité. Les chronos, eux, disent que j’étais à la limite parce que j’allais vite, mais sur la moto je me sentais super safe. »
Tout est bien qui finit bien !
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
Pourquoi son instinct a-t-il été si dur à contrôler aujourd’hui ? « C’est juste que c’est l’anniversaire du big boss, alors cette victoire est pour lui ! », a plaisanté Marc Márquez, saluant ainsi Gigi Dall’Igna, absent ce week-end. Sauf que le grand patron lui avait donné une recommandation pour cette course, celle de faire attention au virage 11… et c’est là qu’il s’est fait une grosse chaleur en qualifications.
« Oui, mais faire attention dans le virage 11 ne veut pas dire de ne pas attaquer dans le virage 11 ! », s’est défendu l’octuple champion du monde. « Ça veut dire qu’il faut attaquer au bon moment. C’étaient des qualifs, alors il faut bien attaquer. Ça n’a pas de sens de pousser dans les EL1 ou les EL2, il s’agit d’essayer de minimiser les risques, par contre à certains moments du week-end il faut prendre les risques. Ce virage 11 n’est pas le meilleur, mais un pilote ne peut pas piloter en pensant juste à ne pas tomber. »
La deuxième place aurait suffi
Dans le sprint, c’est d’abord son mauvais début de course qui l’a poussé à attaquer fort, puisque malgré un bon envol depuis la pole, Márquez a glissé au cinquième rang en manquant le premier virage. Sa remontée a connu quelques moments délicats, notamment lorsqu’il a dû dépasser Fabio Quartararo, et pourtant il a forcé jusqu’au bout, pour finalement prendre la victoire à Marco Bezzecchi dans le dernier tour. Il avoue cependant qu’il aurait dû s’en tenir à la deuxième position prise au Français.
« Je me suis dit que la deuxième place était suffisante, mais au tour suivant je me souviens parfaitement avoir fait 1’29″4 et j’ai un peu rattrapé [Bezzecchi]. On ne m’a pas indiqué l’écart sur le panneau, ou alors je n’ai pas contrôlé, mais en bouclant ce tour en 1’29″4, je me suis un peu rapproché et j’étais capable d’être plus rapide encore. Du coup, je me suis dit qu’au tour suivant, j’allais attaquer un peu, pour voir. Et quand j’ai fait 1’28″9, j’ai réalisé que je pouvais le rattraper et j’ai donc essayé. »
« Il a freiné tard, j’ai essayé de stopper la moto mais ça n’était pas possible. J’avais déjà prévu de le passer dans le virage 2. Je me suis dit qu’il se défendait bien, mais il a essayé d’ouvrir la trajectoire et il avait plus de mal au niveau du grip arrière, alors… Dans le dernier tour, on ne réfléchit pas trop, on ne pense pas au championnat ! »
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