JOHN THYS / AFP
Droits de douane : l’UE prépare ses « contre-mesures » après la surenchère de Trump
DOUANE – Même si les discussions restent ouvertes, le temps est à la préparation des contre-mesures. Quelques heures après l’annonce de Donald Trump d’imposer 30 % de droits de douane à l’Union européenne, les dirigeants européens ont exprimé leur désapprobation ce samedi 12 avril.
« Imposer des droits de douane de 30% sur les exportations de l’UE perturberait les chaînes d’approvisionnement transatlantiques essentielles, au détriment des entreprises, des consommateurs et des patients des deux côtés de l’Atlantique », a dénoncé dans un communiqué la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, tout en déclarant que l’UE souhaitait toujours parvenir à un accord commercial avec Washington.
Ursula von der Leyen a insisté sur le fait que « peu d’économies dans le monde égalent le niveau d’ouverture de l’Union européenne et son respect des pratiques commerciales équitables ». « L’UE a constamment privilégié une solution négociée avec les États-Unis, reflétant notre engagement en faveur du dialogue, de la stabilité et d’un partenariat transatlantique constructif », a-t-elle encore déclaré.
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Ces droits de douane entreront en vigueur le 1er août, a indiqué Trump dans des lettres distinctes publiées sur sa plateforme Truth Social.
« Accélérer la préparation de contre-mesures crédibles »
« Nous restons prêts à poursuivre le travail vers un accord d’ici le 1er août. Dans le même temps, nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder les intérêts de l’UE, y compris l’adoption de contre-mesures proportionnées si cela s’avère nécessaire », a-t-elle ajouté.
De son côté, Emmanuel Macron a exprimé sur X la « très vive désapprobation » de la France et a appelé l’UE à « défendre résolument les intérêts européens ». Il invite notamment la Commission européenne à « accélérer la préparation de contre-mesures crédibles, par la mobilisation de l’ensemble des instruments à sa disposition », « si aucun accord n’était trouvé d’ici le 1er août ».
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Faisant valoir que l’UE négociait avec Washington depuis plusieurs semaines « sur la base d’une offre solide et de bonne foi », Emmanuel Macron a affirmé qu’il revenait « plus que jamais à la Commission d’affirmer la détermination de l’Union à défendre résolument les intérêts européens ».
« La France soutient pleinement la Commission européenne dans la négociation qui va s’intensifier, pour parvenir à un accord mutuellement acceptable d’ici le 1er août, afin qu’il reflète le respect que se doivent des partenaires commerciaux comme l’Union européenne et les États-Unis, aux intérêts partagés et aux chaînes de valeur intégrées », a encore écrit le chef de l’État.
Une « riposte proportionnée »
Le ministre délégué au Commerce extérieur Laurent Saint-Martin a lui mis sur la table la possibilité d’une « une riposte proportionnée » française, notamment sur les biens et les services américains, si Bruxelles n’arrive pas à un « accord équitable » avec Washington.
« Il s’agit maintenant pour l’UE, dans le temps qui lui reste, de négocier de manière pragmatique une solution avec les États-Unis qui se concentre sur les principaux points de conflit », a dit Katherina Reiche, la ministre allemande de l’Économie, dans une déclaration transmise par courriel. « La Commission européenne (chargée des négociations au nom des 27 États membres de l’UE, ndlr) a notre soutien dans cette approche », a-t-elle dit, ajoutant : « une issue pragmatique à ces négociations doit être obtenue rapidement »
Des diplomates ont indiqué qu’une réunion non programmée des ambassadeurs des 27 pays de l’UE avait été convoquée à Bruxelles pour dimanche après-midi afin de discuter de la dernière initiative de Trump
Le tarif douanier pour l’UE est nettement plus élevé que la taxe de 20 % dévoilée par Donald Trump en avril. L’UE a préparé des droits de rétorsion sur des produits américains d’une valeur d’environ 21 milliards d’euros après que Trump a également imposé des tarifs distincts sur les importations d’acier et d’aluminium plus tôt cette année. Ils sont pour le moment suspendus jusqu’au 14 juillet.
Les responsables européens n’ont pris aucune mesure pour prolonger cette suspension mais ils pourraient le faire rapidement si nécessaire, note l’AFP.