Mais l’événement, ce fut la présence de la reine Paola, accompagnée par le roi Albert II. Âgés respectivement de 87 et 91 ans, les ex-souverains se montrent de plus en plus rarement en public. Albert, dont la santé est fragile et qui a de la peine à marcher, et Paola, qui souffre d’ostéoporose, évitent désormais les grands déplacements. Cette année, on les a seulement vus le 18 février, lors de la cérémonie annuelle en mémoire des membres décédés de la famille royale à Notre-Dame de Laeken. Quand ils ne sont pas dans leur résidence secondaire de Châteauneuf-Grasse, dans le sud de la France, ils vivent tranquillement dans un ancien presbytère de Villers-sur-Lesse, un village d’à peine 500 habitants situé près de Ciergnon, n’assistant qu’exceptionnellement à des rendez-vous officiels. La Reine, très attachée à sa fondation, a même désigné la princesse Claire pour la représenter.

La reine Paola et le roi Albert IILa reine Paola et le roi Albert II ©PARIS MATCH

C’est dire si leur présence à l’ambassade d’Italie fut un moment important pour la communauté italienne et sa porte-parole. Paola n’a jamais oublié ses racines. Il y a quelques années, elle avait apporté son soutien à la grande opération « Italia likes Belgium » organisée par Paris Match, sous l’égide de l’ambassadrice d’Italie Elena Basile, afin de mettre en valeur l’amitié italo-belge et tout ce que ces deux pays se sont apporté mutuellement. À la remise des De Sanctis Europa Awards, Paola fut récompensée « pour son rôle de pont entre l’Italie et la Belgique et pour avoir incarné un idéal européen fait de discrétion, de service et de cohésion entre les peuples ». Stefano Pace, le directeur général et artistique de l’Opéra royal de Wallonie-Liège, membre du jury des De Sanctis Europa Awards, eut l’honneur de prononcer le discours pour la remise de ce prix à l’ex-souveraine. « La participation de M. Pace à cette édition représente un signe fort de reconnaissance pour l’action culturelle de l’Opéra royal de Wallonie-Liège au sein de l’espace européen », précise le site de l’institution. « Ce moment solennel a été d’autant plus émouvant que Sa Majesté la reine Paola entretient un lien ancien et profond avec notre maison, qu’elle honore régulièrement de sa présence. Ce geste, à la croisée de la culture et de l’histoire, témoigne aussi du rôle que peut jouer une institution lyrique telle que la nôtre dans la diplomatie culturelle contemporaine. »

Inquiétude autour du roi Albert II : il a encore subi une opération pour un cancer de la peau

Albert II est resté assis pour écouter les différents discours. Mais par amour, il était présent. Quelques jours plus tôt, il avait subi une nouvelle opération dans le traitement de son cancer de la peau. Celle-ci, la sixième depuis 2011, a été effectuée par prévention; plusieurs points de suture, entre la lèvre supérieure et le nez, étaient visibles sur son visage. À l’époque, au cœur des négociations autour de la formation du gouvernement fédéral, le père du roi Philippe avait connu une première intervention chirurgicale au nez pour la même affection. Retour à l’hôpital trois ans plus tard pour une exérèse, l’ablation d’un épithélioma basocellulaire au cuir chevelu. « L’épithélioma basocellulaire (ou carcinome basocellulaire) est une des formes les plus courantes et les moins invasives du cancer de la peau », explique une spécialiste. « Il exige un traitement local ou, le plus souvent, un acte de chirurgie, et n’entraîne pas de métastases. La guérison est complète dans l’extrême majorité des cas, pour autant que l’affection soit traitée à temps. L’épithélioma basocellulaire s’étend très lentement. Sauf cas réellement exceptionnel, il ne peut mener à un cancer plus généralisé. » Mais, comme le précise le médecin : « Une fois qu’on a développé un épithélioma, le risque d’en avoir un nouveau est augmenté de 30 %. » Ce type de cancer apparaît en général au niveau des zones exposées au soleil. Il est plus fréquent après 50 ans et les hommes seraient légèrement plus enclins à le développer que les femmes. Cela dit, le Palais a confirmé que le roi était en bonne santé pour une personne de son âge. À l’ambassade d’Italie à Bruxelles, après la remise des prix, il a d’ailleurs bavardé à plusieurs reprises avec les lauréats. Et « Tino », comme elle l’appelle, n’a pas quitté la reine des yeux. Sa reine.