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Toyota stupéfaite par la vitesse de développement des voit

La collaboration entre Toyota et BYD pour le développement de la berline électrique bZ3 a révélé un fossé culturel majeur entre l’industrie automobile traditionnelle et les nouveaux acteurs chinois. Là où Toyota nécessitait habituellement quatre à cinq années pour développer un véhicule, les constructeurs chinois ramènent ce délai à deux ans seulement. Cette accélération bouleverse les codes établis et oblige même le géant japonais à repenser ses méthodes.

L’approche chinoise s’inspire directement de la Silicon Valley : développer rapidement, corriger en cours de route et améliorer continuellement après la commercialisation. Face à cette stratégie, Toyota s’est montré “stupéfait” par les méthodes de BYD, découvrant une culture d’ingénierie radicalement différente de la sienne.

Une méthode de développement qui révolutionne l’industrie

BYD et ses concurrents chinois ont adopté une philosophie du “fail fast” qui contraste fortement avec l’approche méthodique de Toyota. Pendant que le constructeur japonais fabrique traditionnellement six prototypes distincts et les teste sur des dizaines de milliers de kilomètres, les ingénieurs chinois privilégient les simulations et l’intelligence artificielle pour accélérer le processus.

Cette différence d’approche se traduit par des conditions de travail intenses : les ingénieurs chinois travaillent 12 heures par jour, six jours par semaine. Ils développent les différents composants du véhicule en parallèle plutôt que de suivre une approche séquentielle traditionnelle. BYD emploie désormais 900 000 salariés, soit presque autant que Toyota et Volkswagen réunis.

Des véhicules électriques performants à prix cassés

Le fruit de cette collaboration, la bZ3, illustre parfaitement cette nouvelle approche. Équipée de la batterie Blade LFP de BYD, elle offre une autonomie de 600 kilomètres selon le cycle CLTC chinois, soit environ 400 kilomètres en conditions réelles européennes. Son prix de 27 000 dollars avant subventions la positionne comme une alternative crédible à la Tesla Model 3 sur le marché chinois.

Le bZ3X, SUV développé conjointement avec GAC, va encore plus loin avec des équipements haut de gamme :

  • Système lidar intégré pour la conduite autonome
  • Écran d’infodivertissement alimenté par la puce Qualcomm 8155
  • Suite d’assistance à la conduite Momenta sur puce Nvidia Orin X
  • Prix de 22 000 dollars toutes options comprises

Le défi de la fiabilité à long terme

Malgré son admiration pour l’agilité de BYD, Toyota reste prudent quant à cette approche. La réputation du constructeur japonais s’est bâtie sur la fiabilité exceptionnelle de ses véhicules, capables de parcourir des centaines de milliers de kilomètres sans défaillance majeure. Cette longévité résulte d’une méthode de développement particulièrement rigoureuse et de tests approfondis.

Les véhicules électriques chinois, bien que “suffisamment aboutis” au lancement, misent sur une amélioration continue post-commercialisation. Cette stratégie permet des lancements plus rapides mais soulève des questions sur la durabilité à long terme. Il reste à déterminer si les véhicules de BYD égaleront la longévité légendaire des Toyota dans les années à venir.

Un rapport de force qui s’inverse

BYD a vendu 4,3 millions de véhicules en 2024, devenant le septième constructeur mondial, contre 10,7 millions pour Toyota. L’objectif avoué du constructeur chinois est de détrôner Toyota de sa position de leader. Cette ambition semble réaliste compte tenu de la croissance fulgurante de BYD et de sa capacité à proposer une gamme plus diversifiée que Tesla, avec des mises à jour constantes de ses modèles.

L’expansion internationale de BYD s’accélère, transformant progressivement cette marque chinoise en concurrent global de Toyota. La stratégie d’export de ses véhicules électriques et hybrides rechargeables témoigne de cette volonté de rayonnement mondial.

Face à cette concurrence redoutable, Toyota doit désormais jongler entre préservation de sa réputation de fiabilité et nécessité d’accélérer ses cycles de développement. Le succès futur dépendra de sa capacité à intégrer les leçons apprises de cette collaboration tout en conservant les atouts qui ont fait sa renommée mondiale.

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