Par
Rédaction Lyon
Publié le
13 juil. 2025 à 6h04
Une ancienne détenue, sortie de prison après avoir purgé une peine pour « tentative de meurtre », a été condamnée ce mardi 8 juillet 2025 par le tribunal correctionnel de Lyon pour avoir asséné des « coups » et « mordu » son épouse à leur domicile conjugal de Lyon (Rhône).
Une plainte déposée, des disputes violentes sur « fond de jalousie »
Yasmina avait en effet déposé plainte le 29 avril 2025 contre Harmonie, qu’elle avait épousée en 2022 à la prison de Roanne (Loire) : cette femme de 37 ans lui avait asséné des « coups » et des « morsures au niveau du crâne ». Par la même occasion, la victime avait fait état d’autres « coups au visage » qu’elle aurait reçus en mars 2025, mais ses déclarations sur ce point restaient « très floues », a-t-il été dit à l’audience.
Toutes ces disputes étaient en tout cas « sur fond de jalousie » : Yasmina, âgée de 52 ans, reprochait à sa femme de « parler avec des hommes ». « C’est que des drogués, ils lui montent la tête » et la font retomber dans « ses vieux démons », avait-elle expliqué.
La plaignante a menacé de se « foutre en l’air »
En mars, la plaignante avait d’ailleurs menacé de se « foutre en l’air » et de se « trancher la gorge » en pointant un « couteau sur sa carotide » après avoir vu Harmonie, « en tenue sexy » selon ses dires, échanger avec un homme.
Mais, depuis le box des prévenus de la chambre des comparutions immédiates du tribunal correctionnel de Lyon, Harmonie a assuré avoir simplement « mordu » son épouse « par réflexe » pour lui faire lâcher le couteau qu’elle brandissait.
Et « ça s’est arrêté là », soutient celle qui avait été incarcérée par la cour d’assises de la Loire pour « tentative de meurtre ». Cette dispute du mois d’avril, qui avait conduit Yasmina à porter plainte, était donc en réalité une simple « bousculade » car « elle était assise dans la cage d’escalier et m’empêchait de sortir » pour « aller parler dehors ».
Des retrouvailles houleuses
Il faut dire que les retrouvailles des deux femmes ont rapidement été houleuses. Harmonie était sortie de prison la première, en septembre 2023, après avoir été condamnée en 2021 par la cour d’assises de la Loire pour une « tentative de meurtre » avec son ex-compagnon.
Elle avait alors trouvé un appartement à Lyon, suivi des soins et préparé sa réinsertion sociale. « Tout ça, je l’ai fait pour elle aussi, pour préparer sa sortie. » Mais la sortie de Yasmina en mars 2025, après quatorze ans en prison pour avoir torturé à mort sa colocataire en Isère, a bouleversé son équilibre : Harmonie voulait donc « divorcer ».
Or Yasmina « n’a jamais accepté la séparation », regrette la prévenue. « Elle ne comptait que sur moi, mais j’essayais de me reconstruire… Ce n’est pas la personne que j’ai connue en prison », a-t-elle soufflé. « À un moment donné, c’était elle ou moi. Des drames comme ça, on en voit tous les jours à la télé. »
Le président du tribunal correctionnel de Lyon a d’ailleurs souligné les « efforts » faits par Harmonie depuis sa sortie de prison, qui n’ont « rien d’ordinaire ». « Vous saviez très bien ce que vous alliez enclencher en déposant plainte », a-t-il fait remarquer à Yasmina.
« L’adultère est une obsession chez madame »
« L’adultère est une obsession chez madame », a de son côté expliqué l’avocate de la prévenue, qui avait réclamé la « relaxe » d’Harmonie au nom de la « légitime défense ». « Pendant un an et demi, ma cliente n’a pas eu de problème. Sa femme sort de détention et elle a un problème. Je ne pense pas que ce soit un hasard », a-t-elle fait valoir. « Il y a au moins une notion d’emprise. »
Reste que Yasmina, qui est « SDF depuis cette affaire », est « très anxieuse ». « Il faut que sa voix soit réellement entendue cette fois-ci », avait plaidé l’avocat de la partie civile.
Conformément aux réquisitions du procureur de la République, Harmonie a écopé de quatre mois d’emprisonnement. Elle aura, en outre, interdiction d’entrer en contact avec la victime pendant deux ans.
MJ (PressPepper)
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