Par

Gilles Rolland

Publié le

13 juil. 2025 à 9h32

Capitale de France, mais aussi des avant-premières hollywoodiennes dans l’hexagone, Paris cristallise l’attention des grands studios qui, la plupart du temps, dépêchent leurs stars sur les tapis rouges de cinémas comme le Grand Rex pour créer l’événement et lancer la carrière de leurs films. Parfois néanmoins, les stars en question jouent les rebelles et avancent des exigences particulières. Comme en 2003, quand Arnold Schwarzenegger, alors en passe de devenir Gouverneur de Californie, avait « sommé » la Columbia de présenter son nouveau long métrage, Terminator 3, non pas dans la ville lumière, mais bel et bien à Toulouse, au Gaumont Wilson (aujourd’hui Pathé). Récit de l’une des journées les plus hollywoodiennes de l’histoire de la Ville Rose…

Un Terminator sur le Tour

Le Tour de France doit arriver à Toulouse. Les coureurs sont partis de Narbonne. Le temps est au beau fixe. La onzième étape voit le champion américain Lance Armstrong affirmer sa suprématie. C’est par ailleurs lui qui remportera le Tour, égalant le record de Miguel Indurain, Jacques Anquetil, Eddy Merckx et Bernard Hinault. Personne ne soupçonne alors que le coureur fera la une 9 ans plus tard dans le cadre d’une sombre affaire de dopage. Sur le Tour de France où la caravane fait la joie des fans venus se rassembler sur les routes pour tenter d’apercevoir les cyclistes, mais aussi d’attraper les petits cadeaux et autres friandises que jettent les véhicules de l’emblématique et très populaire caravane. Elle a d’ailleurs, en cette année 2003, un côté très américain.

Ambiance post-apocalyptique

Entre les voitures aux couleurs d’une célèbre marque de charcuterie et autres camionnettes décorées de logos bien connus des Français défilent plusieurs véhicules noirs à l’aspect futuriste. Une reproduction XXL du T-800, le Terminator qu’incarne Arnold Schwarzenegger au cinéma depuis 1984 trône même sur le toit de l’une de ces voitures. Rarement les fans du Tour ont assisté à pareil spectacle. Afin de promouvoir la sortie du troisième volet de la saga de science-fiction initiée par James Cameron, la Columbia a mis les petits plats dans les grands et carrément infiltré la grande boucle. Le plus beau étant que la star du blockbuster, Arnold Schwarzenegger lui-même, a fait le déplacement.

Un supporter pas comme les autres

Cycliste convaincu, Schwarzy n’a pas souhaité pour autant enfourcher son plus beau vélo et se frotter aux dénivelés des routes françaises. Le Tour, il le suit depuis un hélicoptère, histoire de profiter d’une vue d’ensemble. L’occasion également pour lui de présenter Terminator 3 à Toulouse, le soir-même, au Gaumont Wilson.

Toulouse dans le collimateur du T-800

Place du Président Wilson, début d’après-midi. Le soleil brille. Un épisode caniculaire vient de se terminer, un autre se prépare. Aux alentours du cinéma Gaumont, de nombreux fans commencent à prendre place. L’enjeu est important. Ils le savent, Arnold a prévu d’arriver vers 17h et il s’agit donc de bien se placer pour tenter de le voir, de l’approcher ou pourquoi pas, de lui serrer la main. Les t-shirts à l’effigie de la star sont nombreux. Certains admirateurs de l’ancien bodybuilder en ont profité pour acquérir la nouvelle édition collector de Terminator 2 afin de la faire dédicacer.

Tapis rouge à l’américaine

Arnold est à l’heure. Alors que les fameuses voitures décorées aux couleurs du film encouragent plusieurs personnes à prendre la pose, Schwarzy débarque dans un véhicule plus sobre, très éloigné de son Hummer de prédilection, qu’il conduit en Californie. Une voiture qu’il est d’ailleurs le premier a avoir utilisé en dehors du cadre militaire, encourageant la marque à plus tard proposer des modèles aux civils. Très souriant, comme toujours, Arnold se prête aux jeux des photographes et des fans. Il serre des mains, s’arrête quelques minutes pour répondre à des questions, lève le pouce et pénètre dans le cinéma. 

Quitte ou double (détente)

L’équipe du Gaumont n’avait prévu qu’une seule salle pour recevoir Arnold Schwarzenegger avant de projeter Terminator 3. Devant l’affluence incroyable, une deuxième salle a été ouverte. Les fans qui n’avaient pas réussi à avoir des invitations sont ravis. Eux aussi vont pouvoir accéder à l’avant-première et rencontrer l’acteur. Pour ces derniers, c’est néanmoins la douche froide. Alors qu’ils prennent place dans la deuxième salle, Schwarzy s’adresse aux spectateurs de la première et ressort, sans faire étape dans la seconde. Alors que la lumière s’éteint et que la projection commence, certains fans s’inquiètent et ressortent. Dans les couloirs feutrés du cinéma, quelques admirateurs affichent un sourire béat, une photo dédicacée en main. Oui Arnold est passé mais il est déjà reparti.

Last Action Hero

À cette occasion, Arnold Schwarzenegger est aussi monté sur le podium du jour pour féliciter son ami Lance Armstrong qui a bien sûr conservé son maillot jaune. Le tout avant de filer plein ouest, direction la Californie. Dans sa tête, l’homme n’est déjà plus un acteur de cinéma. La campagne des élections pour le poste de gouverneur de son état a débuté. Élections qu’il remportera le 17 novembre de la même année.

« I’ll be back » (ou pas)

Arnold Schwarzenegger avait lancé « je reviendrai » à l’occasion de sa visite toulousaine, reprenant bien sûr la réplique la plus célèbre du Terminator. Plus de 20 ans plus tard, on l’attend toujours…

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