Par
Isabelle Villy
Publié le
13 juil. 2025 à 10h30
; mis à jour le 13 juil. 2025 à 10h31
C’est une histoire qui semble se répéter. L’an dernier, quasiment à la même époque, les aide-soignant(e)s et infirmier(e)s du service de réanimation chirurgicale du CHU de Rouen étaient déjà en grève, pour dénoncer le manque de personnel, et leurs compteurs de temps de travail qui explosaient… Un an après, les mêmes professionnels ont une nouvelle fois déposé un préavis de grève, depuis le 1er juillet 2025. Motif : l’annonce par la direction d’un possible changement de leurs cycles de travail, qui interviendrait d’ici au mois de septembre prochain.
Conserver la trame de travail actuelle
Leurs revendications, portées par le syndicat CFTC sont simples : conserver leur trame de travail actuelle, et également que les agents en arrêt, certains depuis de longs mois, soient remplacés.
Des rencontres ont déjà eu lieu entre les porte-paroles des agents et la directrice de soins, et quoi qu’il arrive, les professionnels de santé sont déterminés « à ne rien lâcher ». Sur la centaine d’agents qui travaillent en « réa chir’ », qu’ils soient aide-soignant(e)s ou infirmier(e)s, plus de 50% suivent pour l’instant le mouvement de grève.
Désorganisation de la vie des agents
« Actuellement, le cycle de travail est d’un week-end sur deux, avec 48 heures maximum pour les grandes semaines et de 24 à 36 heures pour les petites semaines. Là, on veut nous imposer une trame d’un week-end sur trois », dénoncent les porte-paroles des aide-soignant(e)s et infirmièr(e)s.
Ces nouveaux rythmes auraient pour effet, selon le syndicat, de totalement désorganiser la vie familiale des agents, qui peinent déjà à trouver un équilibre avec leurs conjoints et les enfants. « Et quand il y a le cas de gardes alternées, cela pose évidemment un problème d’organisations pour les enfants », insistent les représentants syndicaux. Autre conséquence, même si les agents ne la mettent pas en premier lieu de leurs préoccupations : la perte financière engendrée par moins de week-ends travaillés.
Un problème pour le bon suivi des patients
Autre problème pointé par les agents, avec la nouvelle trame de travail, il sera beaucoup plus difficile de suivre les mêmes patients en réa. « C’est un aspect important pour les patients qui sont en réa et pour les familles. Les soignants dans ce service sont le plus souvent des référents », insistent les représentants syndicaux.
Un service bien à part en effet, au sein du CHU, où le personnel soignant est confronté à des situations douloureuses, à la mort aussi, et toutes les personnes qui évoluent dans ce service effectuent leurs missions avec un professionnalisme exemplaire, mais aussi de l’empathie et beaucoup de bienveillance.
De nouvelles embauches sont indispensables
Les agents sont en tout cas convaincus que cette réorganisation de leurs heures de travail correspond à l’ouverture en octobre prochain d’une nouvelle unité en réanimation chirurgicale. Mais selon eux, la solution passe par de nouvelles embauches et surtout, ils rappellent que les arrêts en cours dans leur service, ne sont pas remplacés. « L’histoire se répète d’année en année : nos obligations annuelles de travail (OAT) sont dépassées, les compteurs explosent », font valoir les représentants syndicaux.
Il faut du personnel en plus et surtout, des aide-soignant(e)s et des infirmier(e)s formés pour le service de réa chir. C’est une formation spécifique de plusieurs semaines. Il peut en aller de la survie des patients.
CFTC
Service Réanimation chirurgicale
Les agents n’abandonneront pas la lutte
Plusieurs réunions ont déjà eu lieu entre les agents et la directrice de soins : cette dernière a semblé entendre les doléances du personnel du service de réa chir, mais pour l’heure, rien ne dit que leur revendication de conserver leur trame de travail va être maintenue. C’est en septembre que la décision finale pourrait tomber, lors du CSE : les organisations syndicales pourront alors donner leur avis. Mais tous les agents comptent bien que ce projet de nouvelle trame d’heures de travail ne verra pas le jour. Et ils n’abandonneront pas la lutte.
Malgré plusieurs appels, nous n’avons pu joindre la direction.
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