Balayés par les All Blacks à Wellington (43-17), les Bleus ont une semaine pour évacuer et préparer le dernier de leurs trois test-matches, samedi prochain à Hamilton.
L’addition est salée. La plus corsée depuis que Fabien Galthié a pris la tête de l’équipe de France après la Coupe du monde 2019. Effacée la claque reçue au Vélodrome contre l’Irlande en ouverture du Tournoi 2024 (17-38). Après avoir rivalisé à Dunedin (31-27), les Bleus ont sombré samedi à Wellington (43-17), la capitale néo-zélandaise. Il leur reste un dernier test, samedi prochain à Wellington, pour redresser la barre. En tirant les leçons des (grosses) lacunes aperçues lors de ce deuxième match. «Il nous reste le troisième test qu’on va vivre pleinement. On va tâcher d’être à la hauteur et de performer», avance Fabien Galthié.
Un pack qui a pris l’eau de toutes parts
Les All Blacks étaient revanchards après avoir été accrochés lors du premier test. Et ils ont tenu à mettre les choses au point devant, là où tout commence. Plus puissants, plus tranchants, plus explosifs, ils ont inscrit trois essais dans la première demi-heure après un gros travail de leur pack. Sur une combinaison en touche qui a permis à Roigard de se faire la belle (14e), puis en force par Ardie Savea (24e), après une touche, et Codie Taylor (29e) à la suite d’un nouveau maul. Imparable. les Bleus ont souffert mille maux face à la densité physique retrouvée des All Blacks.
«Ils nous ont pris devant, ils ont mis du rythme, ils nous ont mis à la faute», ne pouvait que constater le talonneur et capitaine Gaëtan Barlot. La touche a connu plusieurs ratés et la guerre des rucks a été perdue, autant d’éléments que les Bleus vont devoir rectifier avant samedi prochain. Au sein de ce pack largement remanié, seul le Bordelais Pierre Bochaton – l’un des cinq finalistes du Top 14 arrivés en cours de tournée – a tiré son épingle du jeu. Son coéquipier à l’UBB, Bastien Vergnes-Taillefer, a fait une entrée en jeu remarquée. Mais c’est tout le pack tricolore qui va devoir se racheter à Hamilton.
Un jeu en manque de tranchant et de réalisme
Entreprenant et inspiré à Dunedin, le XV de France n’a rien proposé de convaincant ce samedi pour la «revanche». À l’image de ce premier temps fort gâché par un en-avant de Georges-Henri Colombe. Pris par l’agressivité des Néo-Zélandais, les Tricolores ont été incapables de déployer du jeu et ont subi les vagues noires. Une première mi-temps à sans unique, des All Blacks sur une autre planète. Si, au retour des vestiaires et avec l’apport du sang neuf des remplaçants, l’équipe de France a retrouvé des couleurs, elle est restée bien terne et stérile balle en main. À plusieurs reprises, les trois-quarts tricolores ont, pour ne rien arranger, été mis en difficulté par le jeu au pied de pression adverse. «Peut-être qu’on a joué deux ou trois ballons de trop. Et ça nous a coûté cher sur certaines situations, parce qu’à chaque fois qu’ils nous ont contrés dans notre camp, ils sont repartis avec des points», a souligné Léo Barré.
Plus problématique, le jeu au pied des Bleus n’a que rarement mis les Kiwis sous pression. Contrairement au premier test-match. L’arrière Léo Barré a bien tenté quelques relances (32 mètres gagnés et 7 défenseurs battus) et la paire de centres Depoortère-Barassi a quelques fois joué juste, mais globalement l’attaque tricolore s’est heurtée à un mur. Sans trouver de solution. «On a été un peu spectateur. En voulant être partout, on n’est pas vraiment là où ça se passe», a regretté Fabien Galthié. Dans l’optique du dernier match de cette tournée, l’attaque tricolore si brillante lors du dernier Tournoi (30 essais inscrits, nouveau record de la compétition) va devoir regagner en efficacité. Ce qu’ont réussi à faire les Néo-Zélandais, bien plus cliniques.
Quelle équipe et quelle ambition à Hamilton ?
Fabien Galthié, privé de ses meilleurs éléments, n’a cessé de le marteler : «Le défi semble impossible.» Les espoirs nés de cette «défaite (réellement) encourageante» à Dunedin ont été brutalement balayés à Wellington. «On ne s’attendait pas à une soirée facile, mais on va dire que ça a été difficile sur le terrain, difficile pour les joueurs, difficile pour nous le staff», a résumé le sélectionneur des Bleus. Au final, l’équipe remaniée (cinq joueurs conservés du premier test) n’a pas fait illusion au Sky Stadium de Welligtton malgré la présence de cinq finalistes du dernier Top 14. Les All Blacks «sont une véritable équipe. Nous, nous sommes une sélection, avec des joueurs en développement, se défend Fabien Galthié. On a de la matière pour essayer de performer encore et à nouveau samedi prochain. En tout cas, on va vivre cette troisième semaine comme il se doit pour préparer ce troisième match. Il n’y a pas vraiment de surprise sur la difficulté…»
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Les Bleus sont bien décidés à repartir de Nouvelle-Zélande sur une note plus positive. En prévision du dernier match, le staff tricolore avait ménagé plusieurs joueurs qui s’étaient montrés à leur avantage à Dunedin. En plus du capitaine Gaël Fickou, le pack tricolore devrait être renforcé en troisième ligne d’Alexandre Fischer et Mickaël Guillard, très en vue lors du premier match. Hugo Auradou devrait revenir dans la cage et Gabin Villière à aile. «Il faut peut-être s’appuyer sur ce qu’on a fait en deuxième mi-temps», positive Pierre Bochaton, auteur d’un match plein. Le joueur de l’UBB souhaite aussi «vite basculer» sur le troisième match, dans une semaine à Hamilton. Et Gaëtan Barlot d’insister : «On a vraiment trouvé des points clés pour essayer d’avancer sur ces Blacks. Si on arrive à scorer et ne pas prendre la pression trop facilement la semaine prochaine, il va y avoir un bon match.»
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