“Le soulagement est palpable à Scunthorpe.” Les deux hauts-fourneaux de la ville du nord-est de l’Angleterre “vont continuer à fonctionner”, grâce à la reprise en main de l’usine sidérurgique locale par le gouvernement britannique, samedi 12 avril.

Cette mesure exceptionnelle, approuvée au terme d’un processus express par les députés et les lords, illustre l’importance vitale du site, le dernier à produire de l’acier primaire au Royaume-Uni. Preuve de l’urgence du moment : les parlementaires ont été rappelés de leurs vacances, un jour de week-end, pour se prononcer sur cette “nationalisation de fait”. Du jamais-vu depuis la guerre des Malouines, en 1982.

“Chez les habitants, le sentiment d’être passé près de la catastrophe transparaît derrière chaque conversation”, poursuit le quotidien The Daily Telegraph. Dans le coin, “on n’a en gros que l’acier et le football”, souffle un grutier au journal conservateur.

L’effet Donald Trump

Cette prise de contrôle, saluée par la quasi-totalité de la presse, vise à parer le désengagement annoncé du groupe chinois Jingye, désormais ex-propriétaire de British Steel, le gestionnaire de l’usine sidérurgique de Scunthorpe. “L’entreprise avait pour intention de mettre à l’arrêt les hauts-fourneaux”