Dans le monde de la magistrature, Pascal Gand est reconnu pour sa souplesse. Un sens aiguisé de la diplomatie qui lui a valu de présider, en novembre 2024, l’un des procès les plus inflammables de ces dernières années : les effondrements mortels de la rue d’Aubagne à Marseille. Malgré une assistance chauffée à blanc et des prévenus batailleurs, il ne s’est jamais départi de son calme.
Mais ce jour de septembre 2023, Pascal Gand peine à contenir son exaspération. Il fait face, sourcils froncés, à un accusé qui ne paye pas de mine. Petit de taille. Un monsieur tout-le-monde au visage terne. Mais Dany Hadad est un personnage comme on n’en voit pas deux dans une carrière. À la barre, il n’hésite pas à inverser les rôles.
Ses victimes ? « Des gens pas clairs », rouspète-t-il, gonflé. « Malgré les évidences, il est resté ambigu sur son statut. Il a expliqué au tribunal qu’il y a des choses qu’il ne pouvait pas dire en plus », se souvient le bâtonnier Fabrice Giletta, avocat d’un couple « essoré » par l’escroc. « Mais vous n’arrêtez jamais ! », fini par lui lancer Pascal Gand. Non, comme dans le film de Spielberg, « arrête-moi si tu peux » Dany Hadad, 49 ans, saute d’une histoire à dormir debout à une autre…