Malgré une deuxième mi-temps pleine d’orgueil, de caractère et d’entrain, les Dragons Catalans se sont inclinés ce samedi à Brutus contre les Wolves de Sam Burgess (20-24). Dominés en première période, privés de Sam Tomkins, ils ont bien failli renverser Warrington mais ont fini par céder à deux minutes du terme, et voient ainsi le Top 6 s’éloigner plus que jamais.

Les week-ends se suivent et ne se ressemblent pas chez les Dragons Catalans. On en avait un peu pris l’habitude, mais après avoir craqué à 20 minutes du terme contre Leigh, réalisé une démonstration contre Huddersfield et s’être écroulés mentalement à Wakefield, ce samedi, contre Warrington, ils ont failli tout renverser en deuxième période. Le mental a répondu présent, et la finition s’est en partie réveillée. Mais, finalement, le résultat est le même pour ces Dragons : une cinquième défaite en six matches face à un des trois concurrents à la 6e place qualificative (20-24).

Si le résultat, comptablement, donne des sueurs froides à ceux qui rêvaient encore de Top 6 avant de recevoir Hull KR et d’aller à Wigan, la prestation aura sans doute le mérite de redonner un peu d’espoir à Joel Tomkins et son groupe. Car une petite flamme d’orgueil brûle encore en cette équipe, même si les élements n’allaient pas dans le sens des Dragons ce samedi soir. La météo et les conditions de jeu ne promettaient pas de regagner en confiance sur le plan offensif. La perte du capitaine Sam Tomkins dès l’échauffement en raison de douleurs au genou droit, non plus. Et les dix premières minutes de jeu, marquées par un Tommy Makinson stoppé injustement par l’arbitre alors qu’il filait seul à l’essai en interceptant un ballon avec sa tête (7e), et la pénalité à 13 mètres manquée par l’ailier anglais (10e), ne donnaient pas non plus beaucoup d’espoirs en un dénouement positif. Le 18-2 à la mi-temps encore moins.

George Williams le bourreau

Et pourtant, les Dragons et leurs supporters ne pourront qu’enrager devant un George Williams inspiré du début à la fin, et qui a sorti de sa palette un extérieur du pied délicieux pour servir Josh Thewlis et crucifier les Dracs (78e). Quatre minutes plus tôt, Denive Balmforth venait de faire chavirer Gilbert-Brutus, et les sauts de joie dans l’en-but sur le talonneur anglais traduisaient sûrement un large soulagement (20-18, 74e). Celui de ne pas vivre un nouvel affront à domicile. Celui d’avoir infligé un 18-0 en deuxième mi-temps à un concurrent direct. Mais finalement, les Wolves et leur capitaine Williams ont eu le dernier mot.

Ils ont eu raison de l’audace de Balmforth au ras d’un tenu (52e), de la belle action sur un pas lancée par Oliver Partington puis Luke Keary, conclue par Guillermo Aispuro-Bichet, qui a remplacé au pied levé Sam Tomkins (60e), et donc du ballon récupéré par l’arrière français devant Josh Thewlis, qui, avant d’être le sauveur des Wolves, les avait plombés en tombant devant un ballon aérien, qui avait permis à Denive Balmforth d’inscrire un doublé (74e). Une deuxième mi-temps très positive pour les Catalans qui, pour une fois, même s’ils ont été derrière au score, ne se sont pas écroulés. Au contraire. Dans le sillage d’un Oliver Partington toujours hyperactif, d’un Tevita Pangai Jr dans l’avancée et d’une défense bien plus agressive, les Dragons se sont retrouvés autour de ressources communes. Mais jamais ils n’ont trouvé la solution au casse-tête George Williams.

Parfait dans l’animation, il lisait les manques des Dracs en couverture. C’est ainsi qu’il a distillé deux offrantes avec son pied droit. Deux rasants qui ont envoyé Zack Gardner (15e) puis Jordan Crowther (35e) derrière la ligne. Il s’était aussi chargé de faire mal aux têtes catalanes en étant présent à l’intérieur pour récupérer un ballon du centre Connor Wrench (22e). Un récital qui fait mal. Même si en 40 minutes les mains sur les têtes et les regards dans le vide ont cédé la place à l’entrain, à l’énergie et à l’orgueil, ça n’a pas suffi. Warrington reste en course pour le Top 6. Les Dragons, eux, le voient désormais à sept points. C’est peut-être la défaite de trop. L’essai, en fait, de trop à deux minutes de la fin…