Les voix sont d’abord timides puis s’assurent. La plupart n’avaient jamais chanté en improvisation vocale devant un public avant ce samedi 12 juillet. Djeneba, Roja et Nila, trois adolescentes de Hautepierre se lancent en « circle song » : une boucle de sons vocaux sans instrument, où chacune improvise des mélodies — percussives, tribales, jazzy ou mélancoliques. « C’est bien de se retrouver entre filles, on se sent moins seules », explique l’une des jeunes femmes. « Au fil des ateliers de préparation, on est devenues très similaires dans notre façon de chanter, on a fusionné ! », s’enthousiasme Nadine Deichtmann, l’une des participantes adultes.
Le chant comme moteur d’inclusivité
« C’est pas évident de se lancer comme ça, merci beaucoup pour elles », applaudissent Leila Harmi-Meistermann et Julie Fandi, du groupe strasbourgeois A Hue et à Dia, qui ont mené les ateliers de préparation durant cinq jours. La quarantaine de spectateurs de la médiathèque Olympe-de-Gouges est conquise. « Ça aurait pu ne pas marcher, au final on a eu un vrai moment ! »
Montrer le chant comme moteur d’inclusivité : c’était le but de cette performance inédite proposée aux femmes, jeunes filles et minorités de genre de Hautepierre et du quartier Gare, dans le cadre du festival Jazz à la Petite France. Une idée de la Sturm Productions, organisatrice du festival, qu’explique sa directrice Séverine Cappiello : « La pratique de la musique est genrée, les femmes ont le second rôle en interprétant souvent un compositeur masculin. Avec ce concert d’improvisation, elles sont créatrices de leur musique. »