La salle blanche du Vieux Moulin accueille depuis ce samedi 12 juillet l’exposition du tandem artistique composé d’Evelyne Lou (alias E. LOU) et de Bernard Six. Jusqu’au 20 juillet, les Millavois sont invités à pénétrer cet univers pictural fait d’éclats intimes et de regards saisis, d’abstraction rêvée et de portraits en clair-obscur chromatique. Entrée libre, comme les artistes.
Après les expositions foisonnantes des artistes « maisons » – jeunes pousses et plumes confirmées de l’association – le Vieux Moulin poursuit son été artistique avec cette proposition à deux voix, deux sensibilités, deux visions d’un monde que seul l’art semble encore capable de rendre habitable.
Bernard Six : la lumière au bout de la ligne
Ancien des Beaux-Arts de Toulouse et de Nice, Bernard Six a longtemps travaillé la précision et la rigueur du trait. Dessinateur à la plume, il a d’abord construit un monde graphique finement ciselé, presque musical dans son agencement, porté par des compositions sensibles à l’écoute de l’intériorité.
Mais l’heure est venue pour lui d’ouvrir les fenêtres. Ces dernières années, son œuvre s’est tournée vers la lumière, littéralement. Ses portraits de femmes, vibrants de couleurs chaudes et de douce intensité, témoignent d’un tournant esthétique mais aussi émotionnel. L’expression de ses modèles, toujours saisie entre une présence forte et une évanescence, capte le regard et laisse planer un trouble. On y voit des visages, bien sûr, mais aussi des échos de sensations. Six peint la féminité comme on écrit un poème – à voix haute et à cœur ouvert.
© Millavois.com
Sa palette, désormais solaire, compose un univers où la couleur ne sert pas le sujet, mais le sublime. Une sorte de charme visuel opère, entre sensualité tranquille et éclat maîtrisé. C’est là que réside sa singularité : dans cette capacité à conjuguer rigueur de dessinateur et envol chromatique sans perdre en intensité.
E. Lou : le fil secret de l’abstraction
Face à lui, Evelyne Loubié – connue sous le nom d’artiste E. LOU – tisse un autre récit, plus intérieur, plus secret. Originaire de la région toulousaine, sœur d’Aimé Loubié (figure bien connue du Vieux Moulin), cette autodidacte de la peinture développe depuis ses jeunes années une œuvre où l’émotion guide la main.
E. LOU © Millavois.com
Ses toiles sont des histoires sans paroles. Elle confie peindre ce qu’elle ressent, ce qui l’a marquée, ce qui l’habite. On pourrait parler d’abstraction, mais ce serait trop rapide : chez E. LOU, chaque forme semble émerger d’un souvenir ou d’un trouble, chaque couleur d’un élan de vie. Entre réalisme et abstraction, son travail creuse un sillon singulier : celui d’une artiste qui cherche moins à montrer qu’à faire ressentir.
Ses tableaux invitent à une lecture libre, presque méditative. Rien de frontal, tout est suggestion, vibration, allusion. Le spectateur est convié à une plongée intime et colorée, à s’interroger sur ce qu’il voit – ou croit voir. C’est là toute la force de son art : dans cette capacité à ouvrir des portes invisibles.
Une exposition en dialogue
En les réunissant dans la même salle, le Vieux Moulin ne propose pas une simple juxtaposition de styles, mais une véritable conversation artistique. SIX et LOU, chacun à sa manière, interrogent ce que la peinture peut encore dire du monde : sa beauté, ses blessures, ses mystères. Et surtout, sa lumière.
À découvrir tous les jours jusqu’au 20 juillet, de 14h30 à 19h. Entrée libre.
« Un vrai feu d’artifice avant le 14 juillet », sourit Angelica Labbé, membre de l’association des Peintres et Sculpteurs Millavois du Vieux Moulin © Millavois.com
Nadine Tufféry représentait la Ville de Millau à l’occasion de ce vernissage © Millavois.com
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