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Le 8 juillet dernier, les Villes de Strasbourg et de Schiltigheim ont acté avec l’association Le Berç’O la création d’une « maison de naissance » à Schiltigheim à l’horizon 2026. Un lieu encore peu commun en France, qui sera dédié aux accouchements peu ou pas médicalisés, avec un suivi de la grossesse assuré par une équipe de 8 sages-femmes libérales et 9 bénévoles.

« Le projet du Berç’O, c’est un symbole fort : celui d’un accouchement choisi, respecté, approprié. » C’est par ces mots, sur sa page Facebook, que Jeanne Barseghian présente l’initiative conjointe des Villes de Strasbourg et Schiltigheim : une maison de naissance, qui va s’installer au sein du CMCO des Hôpitaux universitaires de Strasbourg. Un projet peu commun en France, puisque seulement 10 maisons de naissance existent dans tout le pays, ce qui explique que seulement 27 % des femmes en ont déjà entendu parler.

Mais si les maisons de naissance ne sont pas encore très connues, elles semblent tout de même remporter l’adhésion des femmes en âge d’avoir des enfants : 52% auraient aimé avoir accès à une maison de naissance, une proportion qui monte à 72% pour des grossesses en cours, selon une enquête Ifop de 2024 sur le territoire de l’Eurométropole. D’où l’importance de développer ce modèle alternatif d’accouchement et de suivi de grossesse. En Alsace, pourtant, il n’y en a qu’une seule : à Sélestat. Mais cela va bientôt changer.

2010-cmco-schiltigheim-67-26 Le CMCO de Schiltigheim. © Rey-de-Crécy / Document remis

C’est quoi cette future maison de naissance ?

Très concrètement, cette maison de naissance, projet porté par Le Berç’O depuis 2021, est un lieu « où l’on peut accoucher de la façon la plus physiologique possible », selon Alexandre Feltz, adjoint à la santé. Cela signifie que les femmes enceintes pourront accoucher de façon peu, ou pas du tout, médicalisée, avec des méthodes douces, « dans le respect du rythme naturel de la naissance ».

Mais l’accouchement n’est pas la seule raison d’être d’une maison de naissance. Il y aura également tout un suivi qui démarrera dès le début de la grossesse et se terminera au moment du retour à la maison. Dans le cas de la future maison de naissance de Schiltigheim, le suivi sera assuré par une équipe de 8 sages-femmes libérales et de 9 bénévoles. Un environnement « comme à la maison » selon l’adjoint.

mere bébé © Pixabay / Photo d’illustration

Qui sera concernée ?

Forcément, toutes les femmes ne pourront pas accoucher dans la future maison de naissance portée par l’association Le Berç’O. Déjà, selon Alexandre Feltz, la structure pourra accueillir jusqu’à une centaine de femmes par an. Un accompagnement privilégié, « qui permet de tisser de vrais liens entre les sages-femmes et les femmes enceintes ».


On est sur la question du droit des femmes, c’est important qu’elle puisse choisir la manière dont elles veulent accoucher.

Alexandre Feltz, adjoint à la santé

Mais surtout, seules seront concernées les grossesses dites « à bas risque » selon Alexandre Feltz. Cette maison de naissance servira ainsi de complément au panel de propositions d’accouchements déjà existantes, pour donner la capacité aux femmes de choisir la méthode qui leur convient le mieux. Et comme elle bénéficiera d’une proximité immédiate avec la maternité hospitalière du CMCO, à la moindre complication, les femmes enceintes pourront y être transférées.

mere bébé © Pixabay / Photo d’illustration

Elle arrive quand cette maison de naissance ?

Avant de voir arriver cette future maison de naissance, il faudra encore s’armer d’un peu de patience : le dossier est instruit par l’Agence régionale de santé, qui « accueille le projet avec bienveillance » selon Alexandre Feltz, mais qui est encore au stade du montage administratif. Par ailleurs, l’équipe du Berç’O est en recherche des fonds nécessaires pour mener les travaux et l’équipement des lieux. Elle a ainsi lancé un appel aux dons, que vous pouvez retrouver ici.

Ainsi, selon Alexandre Feltz, l’ouverture de la maison de naissance est prévue à l’horizon 2026, une fois que les travaux auront pu débuter. Un pas supplémentaire pour le droit des femmes de l’Eurométropole, qui pourront choisir leur manière d’accoucher.