Par

Julien Damboise

Publié le

13 juil. 2025 à 6h04

Le collectif PAZ (Projet animaux zoopolis) est depuis longtemps farouchement opposé au maintien du Zoo de Lyon au sein du parc de la Tête d’Or, réclamant sa fermeture. Le maire écologiste de la ville, Grégory Doucet, est particulièrement ciblé par les militants qui lui reprochent de revenir sur ses paroles.

Grégory Doucet ciblé

Alors qu’une étude de l’IFOP révélait en avril dernier que 56 % des Lyonnais sont « favorables à la fermeture du zoo de Lyon et au placement des animaux dans des sanctuaires », l’association PAZ en veut au maire écologiste de Lyon Grégory Doucet.

@actulyon

🐒🦜🦒 Des défenseurs de la cause animale réclament la fermeture du Zoo de Lyon, au parc de la Tête d’Or, voici pourquoi. #animal #zoo #paz #lyon

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Lorsqu’on se targue de promouvoir le bien-être animal, avoir des animaux mutilés dans un zoo ou même des cages, c’est tout à fait contradictoire. En 2020, Grégory Doucet, lorsqu’il était candidat, avait bien dit que la place des animaux sauvages n’étaient pas dans les enclos. On ne peut pas dire que lorsqu’on enferme des animaux dans des cages, on contribue à la préservation des espèces. C’est faux, enfermer un spécimen ici ne fait rien là-bas.

Camille
Association PAZ

La municipalité « fait même marche arrière, en disant d’abord qu’ils ne pouvaient pas fermer le zoo, car il n’y avait pas de place en sanctuaire, or des places, nous en avons proposé ! Deuxièmement, ils ont continué les acquisitions, donc pas du tout dans un processus de fermeture », poursuit Camille.

Pour étayer leurs propos, les défenseurs de la cause animale prennent des exemples concrets.

Le zoo du parc de la Tête d'or ne fermera pas insiste la mairie de Lyon.
Le zoo du parc de la Tête d’or ne fermera pas, selon la mairie de Lyon. (©Nicolas Zaugra/ actu Lyon)« Des cages trop petites »

L’espace forêt d’Asie ? « Un espace qui a coûté 4,7 millions d’euros au contribuable lyonnais, l’entrée au zoo n’est pas gratuite », rappelle PAZ, pour qui cet espace inauguré en 2021 ne respecte pas le bien-être des animaux. Exemple avec les gibbons. 

« Il a une cage qui est bien plus grande que celle des autres singes, on pourrait se dire que c’est déjà un premier pas. Mais c’est encore beaucoup trop petit. Ce sont des animaux qui peuvent bondir d’arbre en arbre, en faisant des sauts jusqu’à 9 mètres. Cet enclos qui nous paraît grand, à leurs yeux, il est minuscule », explique la militante de PAZ.

Des inquiétudes sont aussi émises concernant d’autres espèces emblématiques, et dont les problématiques ne sont pas forcément évidentes.

Les flamants roses mutilés ?

« Quand on voit les flamants roses, on peut facilement se dire qu’il n’y a pas de problème : ils ne sont pas dans des cages ou des volières. Ce qu’on ne sait pas, c’est qu’ils sont en cage, avec leur propre corps », explique Camille.

La jeune femme assure que ces bêtes ont subi un « éjointage », un procédé qui consiste à retirer des plumes qui permettent de voler, soit à couper une partie de l’aile. « Une vraie mutilation qui les prive d’un besoin fondamental. »

PAZ a aussi filmé des comportements « problématiques qui traduisent le mal-être des animaux », comme en 2019 avec une panthère de l’amour en train de tourner en rond dans son enclos.

Pas de fermeture

Pour rappel, la municipalité est totalement fermée à l’idée de la fin du Zoo de Lyon. 

Gautier Chapuis, adjoint à la Ville de Lyon, était clair sur actu.fr en juin :  » Ce n’est pas notre projet de fermer. » Il reconnaissait, néanmoins, des difficultés pour respecter la condition animale, « des choses qui se passaient dans ce zoo n’étaient absolument plus logiques avec ce que l’on portait termes de condition animale ».

L’élu assurait qu’il faut ou non déplacer les bêtes dans un autre centre : « Les décisions que l’on prend sont tout le temps centrées sur la condition de ces animaux en difficulté, nés en captivité et que l’on ne peut pas relâcher dans la nature. Ils ont une histoire, un caractère, certains sont vieux. C’est comme nous, le changement peut le tuer. »

Il assurait la création prochaine d’un centre de protection. Un discours entendu depuis près de 10 ans à Lyon, resté toujours très flou. 

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