Par&nbspMaia de la Baume and Shona Murray

Publié le
14/07/2025 – 8:27 UTC+2

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La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, doit présenter cette semaine à Bruxelles une liste de dix options pour répondre aux opérations militaires israéliennes à Gaza. Ce document, examiné lors du Conseil des affaires étrangères, propose notamment la suspension de l’accord d’association UE-Israël, le blocage des importations en provenance des colonies ou encore l’arrêt du dialogue politique avec Tel-Aviv.

Certaines mesures, comme l’exclusion d’Israël des programmes européens ou la suspension des préférences commerciales, pourraient être adoptées à la majorité qualifiée. D’autres, comme la rupture de l’accord d’association, nécessiteraient l’unanimité des 27 États membres.

Initialement prévue pour inclure cinq options, la liste a été élargie à dix, incluant des mesures que les États membres peuvent appliquer unilatéralement, sans validation de la Commission.

Les pays de l’UE divisés, en attente de résultats concrets à Gaza

Selon plusieurs diplomates européens, peu de capitales sont prêtes à agir à ce stade. D’abord parce que nombre d’entre elles souhaitent attendre les résultats d’un accord humanitaire négocié la semaine dernière avec Israël. Celui-ci prévoit l’ouverture du point de passage de Zikim, l’entrée de carburant, la réparation de canalisations d’eau et une augmentation des livraisons alimentaires.

« Il ne peut pas s’agir d’un accord sur le papier, il faut une mise en œuvre réelle sur le terrain », estime un diplomate. Des avancées concrètes d’ici mardi pourraient éviter une réaction plus ferme de l’Union.

Par ailleurs, les divisions restent profondes. L’Allemagne, l’Italie, la Hongrie ou la République tchèque refusent toute sanction tant que la situation humanitaire s’améliore. À l’inverse, l’Irlande et l’Espagne poussent pour des mesures immédiates. Dublin a d’ores et déjà interdit unilatéralement les importations issues des colonies israéliennes en Cisjordanie, devenant le premier pays de l’UE à le faire.

Sur le terrain, les frappes israéliennes et le blocus de Gaza se poursuivent. L’armée justifie son offensive par l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, qui a fait environ 1 200 morts et 251 otages. Depuis, selon les autorités sanitaires locales, au moins 57 823 personnes ont été tuées dans l’enclave palestinienne.