Êtes-vous inquiets face à l’élévation du niveau de la mer ? Aux tempêtes ? Plus concernés que par le chômage ou l’insécurité ? L’observatoire régional des risques côtiers, qui dépend de l’université de Nantes, lance une enquête sur ces questions, en collaboration avec un institut de sondage. La structure espère toucher un millier de personnes.
À quoi serviront ces réponses ? « À mieux comprendre la perception qu’ont les gens des risques côtiers, indique Marc Robin, responsable scientifique de l’observatoire des risques côtiers. Et de là, à pouvoir mieux communiquer et sensibiliser le public. »
Déni ?
Des cartes sont en cours d’élaboration dans les territoires pour délimiter des zones touchées par l’érosion du trait de côte dans les 30 à 100 ans. « Une bombe à retardement », estime Marc Robin, qui regrette que les échéances électorales soient un frein à la sensibilisation. « Beaucoup d’élus veulent éviter d’agiter le drapeau rouge. » Le scientifique constate « des attaques tous azimuts sur la problématique environnementale ». « Il y a une évolution de la pensée vers le déni, le climatoscepticisme » .
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L’observatoire des perceptions va questionner les résidents principaux et secondaires du littoral de la région. Une enquête plus locale a déjà été réalisée, par exemple, dans le bassin du Lay, en Vendée. « 66 % des personnes étaient favorables à la recomposition territoriale de cet espace, cela nous avait surpris », raconte l’ingénieur Manon Chotard. L’effet des réseaux sociaux peut être trompeur : « Une minorité diffuse des pensées dénialistes. Mais que pensent tous les autres, toute cette part de la population qui s’informe et qui est raisonnable ? »
L’objectif de cette enquête est de travailler sur le long terme. Un « temps zéro » puis des sondages réguliers. « On veut un baromètre, un suivi sur le long terme de la façon dont la population commence à appréhender la problématique risque, et l’inconfort associé à la notion de recomposition territoriale. Mesurer la prise de conscience. »