1. Une histoire de résilience joyeuse

Le chanteur de Dionysos nous l’a confié, lors de sa venue au Festival du livre de Nice en juin dernier. L’Homme qui écoutait battre le cœur des chats, son nouvel ouvrage, est directement inspiré de son histoire personnelle avec sa compagne, la photographe au look de pin-up Daria Nelson. Celle d’un couple après une fausse couche. Elle est encore jeune, il vieillit. Ils adoptent un chat, puis deux. Tornado et June, deux chats aussi chapardeurs (avec une prédilection pour les journaux d’actualité ou les vinyles de leurs maîtres, qu’ils déchiquettent et croquent sans vergogne) que consolateurs. Quand le récit commence, un autre drame menace. Tornado est malade et n’a peut-être plus que quelques jours à vivre. C’est sans compter sur l’amour débordant et l’ingéniosité de ses maîtres, prêts à accomplir des miracles pour sauver leur petit compagnon…

2. Tout en humour et légèreté

Au-delà de l’écriture toujours aussi poétique de l’auteur du Journal d’un vampire en pyjama (Albin Michel, 2016), on prise le fait qu’en donnant dans ce nouveau récit sa langue aux chats, Mathias Malzieu trouve un chemin de légèreté pour soigner le réel. Point de pathos dans ces lignes qui coulent de façon fluide. À la manière de la Seine, où mouille la maison-bateau de « la belle griffue » et « du vieil enfant à vibrisses », comme Tornado et June aiment à appeler « ceux qui se croient leurs maîtres ». Tornado, que June appelle « Tournedos », « alors que je n’ai rien d’une blanquette de veau » se défend-il. Avant d’expliquer: « Son vocabulaire dépend d’une sorte de tirage du Loto des voyelles puis des consonnes qui composent ses inventions poétiques volontaires. Dyslexique, comme ils disent. »

3. Un nouveau spectacle, adapté de son roman et une tournée

Dans son nouveau spectacle, un concert-lecture rythmé par un théâtre d’ombres (que Mathias Malzieu présentera le 29 novembre au centre culturel Tisot de La Seyne-sur-mer et le 20 mars 2026 à Carros) les lectures s’entrelacent avec une réjouissante sélection d’anciennes et nouvelles chansons, dans des versions lumineuses et hautes en couleur. L’énergique Mathias Malzieu confirme son imaginaire avec ce spectacle à mi-chemin entre l’intime et le rêve. Si tout se passe bien, on devrait rire, pleurer. Et danser un peu.

 

L’homme qui écoutait Albin Michel. 208 pages. 19,90 euros.