Un pourvoi en cassation pour prouver que relayer des fausses informations sur la première dame nuit bel et bien à sa réputation. Brigitte Macron a entamé cette démarche après la relaxe prononcée jeudi par la cour d’appel de Paris à l’encontre de deux femmes qui avaient propagé la rumeur sur Internet selon laquelle elle serait une femme transgenre, a indiqué ce lundi 14 juillet son avocat à l’AFP. Le frère de Brigitte Macron s’est également pourvu en cassation, a précisé Me Jean Ennochi, confirmant une information de France Info.
Les deux prévenues, Natacha Rey et Amandine Roy, ont été relaxées concernant 18 «articles» mis en cause par Brigitte Macron et son frère. Seul un passage faisant référence à un détournement de mineur (à propos de sa rencontre avec le Président) entrait dans le champ d’application de la loi sur la presse, mais la cour a aussi prononcé une relaxe, cette fois au bénéfice de la bonne foi.
En première instance, en septembre, Natacha Rey et Amandine Roy avaient été reconnues coupables et condamnées à une amende de 500 euros avec sursis, ainsi qu’à payer un total de 8 000 euros de dommages et intérêts à Brigitte Macron, et 5 000 euros à son frère Jean-Michel Trogneux, tous deux parties civiles au procès.
Au cœur de cette affaire, une infox resurgissant régulièrement sur les réseaux sociaux depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, selon laquelle Brigitte Macron, née Trogneux, n’aurait jamais existé, mais que son frère Jean-Michel aurait pris cette identité après avoir changé de sexe.
Les deux femmes avaient largement contribué à la faire connaître en 2021, via une longue «interview» de plus de quatre heures où la première, la «médium» Amandine Roy, interrogeait sur sa chaîne YouTube la seconde, Natacha Rey, revendiquée comme «journaliste indépendante autodidacte», sur la découverte de cette «tromperie», «escroquerie», de ce «mensonge d’Etat».
Dans l’entretien diffusé sur YouTube, les deux femmes diffusaient des photos de Brigitte Macron et de sa famille, évoquaient des interventions chirurgicales qu’elle aurait subies, prétendant qu’elle ne serait pas la mère de ses trois enfants, et donnaient des informations personnelles sur son frère. La fausse information s’était exportée – notamment et encore récemment aux Etats-Unis, où elle est devenue virale à l’extrême droite, en pleine campagne présidentielle.
Plusieurs femmes politiques dans le monde ont déjà fait les frais d’infox à caractère transphobe, comme l’ex-Première dame des Etats-Unis Michelle Obama, l’ex-vice-présidente américaine Kamala Harris ou l’ancienne Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern.