Par
Léa Afonso
Publié le
14 juil. 2025 à 13h32
Elles passent souvent inaperçues, fondues dans le décor urbain, et pourtant, elles sont visibles un peu partout dans les rues de Toulouse. Ces pièces de fonte, appelées rosaces, ornent encore en 2025 les façades de nombreux immeubles de la Ville rose. Relique d’un ancien réseau de transport public, elles racontent un pan oublié de l’histoire toulousaine. Plongée dans ce petit patrimoine discret…
Les rosaces, vestiges du tramway électrique
D’apparence anodine, ces plaques de fonte, en forme de losange d’environ 40 cm de long sur 25 cm de large, sont solidement ancrées aux murs par quatre chevilles. Pourtant, loin d’être de simples éléments décoratifs, elles ont autrefois joué un rôle clé dans le fonctionnement du tramway électrique toulousain du début du XXe siècle.
« En 1910, Toulouse passe au tramway électrique. Il fallait alors inventer un système fiable pour soutenir les câbles d’alimentation. C’est ainsi que les rosaces sont apparues. Fixées sur les façades des bâtiments, elles permettaient de maintenir les câbles suspendus qui alimentaient les tramways en électricité », explique Jérôme Bonato, président de l’Association pour la Sauvegarde du patrimoine des transports urbains et interurbains toulousains (ASPTUIT).
Ces rosaces se dressaient sur de nombreuses façades dans toute la ville. (©Léa Afonso / Actu Toulouse)« Il y en avait dans toute la ville »
Il suffit de lever les yeux en se promenant dans le centre de Toulouse pour apercevoir ces rosaces d’époque. Rue d’Alsace-Lorraine, aux Carmes, rue du Faubourg Bonnefoy, vers le Capitole ou dans d’autres quartiers, elles sont encore là, figées dans le temps.
« À l’époque, il y en avait dans toute la ville. Certaines ont disparu avec les démolitions d’immeubles, mais d’autres ont été conservées et même mises en valeur. Elles sont les derniers témoins visibles du tramway historique », précise Jérôme Bonato.
Lorsque l’architecture des lieux ne permettait pas d’installer ces rosaces sur les façades, des poteaux métalliques prenaient le relais pour maintenir la tension des câbles.
Un apogée suivi de l’oubli
Le tramway toulousain atteint son apogée dans les années 1930. En 1934, des milliers de rosaces ornent la ville. « Mais avec l’essor des autres modes de transport, celui-ci est progressivement abandonné. Le dernier tramway circule le 7 juillet 1957, sur la ligne n°1, avec la motrice n°69 ».
« Les rosaces sont restées en place, mais elles ont perdu leur utilité. Aujourd’hui, elles ne servent plus qu’occasionnellement, par exemple à accrocher des guirlandes de Noël », termine Jérôme Bonato, non sans un brin de nostalgie.
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