PUBLICITÉ
Les faits se sont produits vers 6 heures du matin, près du cimetière de Torre Pacheco. Contrairement aux premières hypothèses, il ne s’agissait pas d’un vol mais d’une agression destinée à être filmée pour les réseaux sociaux.
Selon la victime, Domingo, un premier jeune l’a attaqué sans un mot, le frappant violemment au visage avant que d’autres ne le rejoignent pour le rouer de coups au sol. Ses poches ont été fouillées, mais sa montre, de valeur, n’a pas été volée. L’agression semble donc liée à un défi viral incitant à attaquer des personnes vulnérables pour gagner des vues en ligne. Une vidéo a circulé, mais la famille de la victime a précisé qu’elle ne correspondait pas à cette attaque, laissant craindre d’autres cas similaires.
La Guardia Civil et la police locale mènent l’enquête pour identifier les auteurs. Le maire, Pedro Ángel Roca, a annoncé l’installation de caméras de surveillance et demandé un renforcement de la présence policière.
Quand la douleur devient une arme politique
L’affaire a rapidement été récupérée par des groupes d’extrême droite, diffusant des messages xénophobes. Domingo a simplement signalé que ses agresseurs “ressemblaient à des jeunes maghrébins”, sans les identifier. Des groupes comme “Deport Them Now”, actifs sur Telegram, ont appelé à des “patrouilles” du 15 au 17 juillet pour “rendre justice”.
Torre Pacheco, 40 000 habitants dont 30 % d’immigrés (principalement marocains), est au cœur de tensions croissantes. Ville agricole du Campo de Cartagena, elle repose en grande partie sur la main-d’œuvre étrangère.
Vendredi, un rassemblement contre l’insécurité, organisé sur la place de la mairie sous le slogan “Torre Pacheco, sans violence, sans crime”, a dégénéré, illustrant un climat de plus en plus tendu.
Aux cris de « hijos de puta », « arriba Franco », « viva Franco », « a vuestro país » et « me cago en tus muertos », des affrontements ont éclaté entre habitants et personnes venues de l’extérieur. Selon la police, certains individus impliqués dans les heurts n’étaient pas originaires de Torre Pacheco, mais s’y sont rendus spécifiquement pour perturber un rassemblement initialement pacifique.
Le parti d’extrême droite Vox, connu pour ses positions anti-immigration et nationalistes, a organisé de son côté un rassemblement dénonçant « la terreur semée par des bandes de Maghrébins dans la municipalité ». À l’inverse, Podemos, formation de gauche, a demandé à la délégation du gouvernement d’interdire les mobilisations susceptibles d’attiser la violence.
La déléguée du gouvernement en Murcie, Mariola Guevara, dénonce des discours de haine manipulés par des groupes antisystème, fondés sur des données non vérifiées. Pendant ce temps, Domingo se remet chez lui, physiquement stable mais encore marqué.
Nouvelle nuit de tensions à Torre Pacheco
Une deuxième nuit de violences a fait cinq blessés légers et une arrestation, après des appels xénophobes relayés sur les réseaux sociaux. Des groupes venus de l’extérieur ont cherché à provoquer des heurts, selon les autorités.
Un dispositif spécial a été activé en urgence, mobilisant 75 agents de la Guardia Civil. D’autres arrestations sont attendues pour des faits de haine, Torre Pacheco étant désormais une priorité sécuritaire en Murcie.