Une relecture très actuelle du “Carmen” de Bizet, à la sororité bienvenue.

Le sage Omar, sa fiancée Yasmine et son groupe d’amis gèrent paisiblement un centre aéré associatif dans leur quartier marseillais. C’est sans compter le retour de Carmen, amie d’enfance d’Omar et (ex-)prostituée, amenant avec elle un vent de passions.

Mais Carmen se prostitue-t-elle encore ? Voilà la grande question qui les obsède, alors que le film décale intelligemment l’intrigue sur la question de savoir plutôt ce qui lui sera permis de faire ou pas. Mais prends garde à toi, car Carmen s’en fout. “T’as fait quoi pendant sept ans ?” “Moi ? J’ai fait la pute”, répond-elle simplement.

Un peu convenu dans son traitement de la jeunesse marseillaise, Les Filles désir se regarde néanmoins avec la légèreté bienvenue du teen movie sur la sororité qui nous a manqué dans notre adolescence. Largement inspirée par l’opéra de Bizet, la cinéaste préfère voir sa Carmen à elle s’enfuir avec Yasmine en scooter et laisser le tragique aux garçons, les seuls, finalement, à souffrir de leurs propres contradictions.

Les Filles désir de Prïncia Car, avec Housam Mohamed, Leïa Haïchour, Lou Anna Hamon (Fr., 2025, 1 h 33). En salle le 16 juillet.