Une réception en grande pompe. Donald Trump se rendra au Royaume-Uni à l’invitation du roi Charles III du 17 au 19 septembre pour une deuxième visite d’Etat après celle de 2019, du jamais vu pour un président américain. Il sera accompagné de son épouse Melania, a précisé le palais de Buckingham dans un court communiqué lundi, ajoutant que Donald Trump, grand admirateur de la famille royale, serait reçu au château de Windsor, à l’ouest de Londres.
Impopularité, et alors ?
Trump est très impopulaire au Royaume-Uni, à 16 % d’opinions favorables et 70 % d’opinions défavorables, selon un récent sondage YouGov, et les mesures de sécurité promettent d’être draconiennes. L’invitation du roi avait été rendue publique le 27 février, quand le Premier ministre britannique Keir Starmer avait remis au président américain, dans le bureau ovale de la Maison Blanche, une lettre du monarque, devant les caméras de télévision.
Donald Trump, ravi de ce « grand honneur », en avait laissé voir le contenu, saluant en Charles III un « homme merveilleux ». L’invitation ne précisait ni date ni lieu, et évoquait une première rencontre informelle en Ecosse, au château de Balmoral ou au domaine de Dumfries House, prestigieuse demeure du 18e siècle, avant une visite d’Etat à une date ultérieure. Dans le Bureau ovale, Donald Trump avait immédiatement évoqué Windsor.
Rencontre privée avec Starmer
Selon le quotidien The Times, le Premier ministre britannique aurait forcé la main du roi pour « capitaliser sur l’adoration du président américain pour la pompe royale ». Le palais avait des réserves, en raison des menaces de Trump d’annexer le Canada, dont Charles III est chef d’Etat. Les visites d’Etat sont organisées sur recommandation du gouvernement.
Keir Starmer rencontrera par ailleurs Donald Trump lors d’une visite privée d’ici fin juillet en Ecosse, où ce dernier possède deux complexes de golf, a annoncé Downing Street lundi. En septembre, la visite d’Etat du président Trump interviendra deux mois après celle du président français Emmanuel Macron et de son épouse Brigitte, reçus du 8 au 10 juillet, également à Windsor, car le palais de Buckingham est en travaux.
Ils ont eu droit à un accueil avec garde d’honneur, tour en calèche, passage en revue des troupes dans la cour du château, et dîner d’Etat avec quelque 150 invités, conformément au script habituel des visites d’Etat. Ce privilège est rare, le palais organise en moyenne deux visites d’Etat par an. Elles demandent jusqu’à un an de préparation.
Historique
La Chambre des Communes ne siégera pas durant la visite de Trump, en raison des conventions annuelles des partis. De quoi soulager certains députés qui avaient déjà fait savoir qu’ils ne souhaitaient pas y voir Donald Trump. La Chambre des Lords sera, elle, en activité.
Aucun président américain n’a jamais été invité pour une deuxième visite d’Etat, même en cas de réélection. L’usage est qu’ils soient invités par le monarque pour un thé ou un déjeuner à Windsor, lors de leur deuxième mandat. Cela avait été le cas pour Barack Obama ou George W. Bush. Mais Donald Trump est particulièrement admiratif de la famille royale, comme l’était sa mère, née sur l’île de Lewis en Ecosse et qui avait émigré aux Etats-Unis en 1930. Lors de sa première visite d’Etat du 3 au 5 juin 2019, Donald Trump avait été reçu par la reine Elisabeth II au palais de Buckingham. Il l’avait encore rencontrée au château de Windsor en juin 2021, alors qu’il était venu pour un sommet du G7, et avait assisté aux obsèques de la souveraine le 19 septembre 2022.