Publié le
14 juil. 2025 à 18h00
Une usine tout en hauteur et en odeurs. Des arômes de sucre et de biscuit. De quoi développer l’appétence des porcelets grâce aux aliments produits ici. Le site Sanders de Châteaubourg est l’un des sept sites de production de Sanders Ouest, une filiale stratégique du groupe Avril. Spécialisé dans l’alimentation animale, il joue un rôle central dans l’accompagnement des éleveurs bretons et contribue activement à la performance durable de l’élevage français.
Un site industriel dédié au porcelet
À Châteaubourg, sur une surface de près de 20 000 m², Sanders fabrique plus de 50 000 tonnes d’aliments pour animaux chaque année. Le site s’est spécialisé dans l’alimentation des porcelets et des porcs, avec plus de 800 formules différentes produites sur mesure pour répondre aux besoins spécifiques de chaque élevage. Comme le souligne Jean-Côme Lagrée, directeur de Sanders Ouest : « Chaque commande est unique. Cela reflète notre capacité d’adaptation aux enjeux individuels des éleveurs et à la diversité des filières ».
Cette spécialisation est le fruit d’un investissement de 5,7 millions d’euros réalisé en 2014, pour moderniser et adapter l’usine aux besoins du porcelet. Aujourd’hui, 14 collaborateurs assurent la production et la logistique, avec 464 clients livrés régulièrement. La réactivité est clé : la chaîne logistique permet une livraison entre 24 et 48 heures.
Sanders, un leader national de la nutrition animale
Présente sur tout le territoire, Sanders est le seul acteur français à couvrir l’ensemble du pays avec 29 usines et un réseau dense de 26 000 élevages livrés. Cela représente 13 % du marché national, avec un chiffre impressionnant : un animal d’élevage sur sept en France est nourri avec des aliments Sanders.
Chaque commande est unique. Cela reflète notre capacité d’adaptation aux enjeux individuels des éleveurs et à la diversité des filières.
Jean-Côme Lagrée, directeur de Sanders Ouest
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Chaque année, les sites Sanders produisent 3,4 millions de tonnes d’aliments pour toutes les espèces : bovins viande et lait, ovins, caprins, volailles, porcs, chevaux et lapins. Dans la zone Ouest, ce sont 623 000 tonnes qui sont commercialisées, pour un chiffre d’affaires de 276 millions d’euros, grâce à l’implication de 200 collaborateurs répartis sur 7 sites, dont celui de Châteaubourg.
Un accompagnement quotidien des éleveurs
Au-delà de la fabrication, Sanders joue un rôle clé dans l’accompagnement technique et stratégique des éleveurs. Les équipes locales conseillent les exploitants sur l’alimentation, la santé animale, la conduite d’élevage ou encore la gestion des données. « Accompagner les éleveurs, c’est un gros volet de notre activité. La performance passe aussi par une bonne gestion de la data », insiste Jean-Côme Lagrée.
Les 7 100 éleveurs suivis par Sanders Ouest bénéficient ainsi d’un accompagnement global, qui va bien au-delà du simple rôle de fournisseur. Ce partenariat étroit est un marqueur fort de l’ADN de l’entreprise.
Une démarche RSE au cœur des priorités
Sanders affirme une ambition forte en matière de responsabilité sociétale. Son objectif : conjuguer bien-être animal, valorisation du métier d’éleveur, et réduction de l’empreinte environnementale.
Depuis 2024, l’empreinte carbone des aliments vrac est affichée sur chaque étiquette, une première dans la filière. Cela permet aux éleveurs de suivre précisément l’impact carbone par litre de lait ou par kilo de viande. D’ici 2030, Sanders s’est fixé pour objectif de réduire de 30 % ses émissions de gaz à effet de serre. « Nous voulons créer de la valeur pour les territoires tout en respectant les hommes, les animaux et l’environnement », résume Jean-Côme Lagrée.
Une entreprise ancrée dans son territoire
À Châteaubourg comme sur les autres sites Sanders, la proximité avec le monde agricole est omniprésente. Le groupe Avril, maison mère de Sanders, a été créé en 1983 à l’initiative du monde agricole, et continue de structurer les filières françaises des huiles et protéines végétales, via notamment la valorisation des huiles et tourteaux utilisés dans l’alimentation animale.
Sanders s’inscrit dans cette dynamique, en étant un partenaire actif des éleveurs et des filières agricoles locales, avec une vision durable, performante et solidaire.
SNIA : plus de 100 entreprises
Au cœur des enjeux agricoles actuels, la nutrition animale est un secteur stratégique, essentiel à la souveraineté alimentaire française et à l’évolution des pratiques d’élevage. À la croisée des productions végétales et animales, le Syndicat National de l’Industrie de la Nutrition Animale (SNIA) représente plus de 100 entreprises, dont 68 fabricants d’aliments et 35 fournisseurs de biens ou de services. Ensemble, ces acteurs accompagnent chaque jour plus de 200 entreprises de production sur tout le territoire.
« Notre rôle est d’assurer aux éleveurs une alimentation sur mesure, technique et sécurisée pour toutes les espèces », résume Stéphane Radet, directeur du SNIA. « On ne nourrit pas un poulet comme un cochon, ni une pintade comme une vache. Nos entreprises doivent s’adapter à cette diversité, tout en garantissant une grande régularité et une sécurité sanitaire optimale. »
Des ponts entre champs et élevages
La mission des fabricants d’aliments ne se limite pas à la simple fabrication. Ils sont le lien concret entre les cultures végétales et les productions animales. Près de 50 % des ingrédients utilisés sont des coproduits issus de l’industrie agroalimentaire (sons, drêches, tourteaux…), souvent non consommables par l’homme. Les autres 50 % sont des matières premières brutes, majoritairement d’origine française. « Ce modèle de valorisation est doublement vertueux : il donne une seconde vie à des produits non valorisables autrement, et réduit le gaspillage agricole. »
En 2024, la production française d’aliments composés a franchi les 19,4 millions de tonnes, représentant un chiffre d’affaires d’environ 8 milliards d’euros. Cette reprise s’inscrit dans une dynamique de relance après plusieurs années de contraction. La filière est aujourd’hui composée de près de 200 entreprises, contre 465 en 1990. Des structures plus concentrées, mais mieux armées pour faire face aux enjeux de demain.
L’innovation au service des éleveurs
Dans un contexte de tension sur les marchés agricoles, les attentes des éleveurs sont multiples : performance technique, durabilité, sécurité. « Les éleveurs ont besoin d’outils fiables, basés sur des données solides, pour piloter leur élevage au quotidien », souligne Stéphane Radet. C’est pourquoi les fabricants investissent massivement dans la recherche, les services d’accompagnement, et dans la formulation d’aliments adaptés aux besoins précis des animaux selon leur espèce, leur âge et leur stade physiologique.
Notre rôle est d’assurer aux éleveurs une alimentation sur mesure, technique et sécurisée pour toutes les espèces.
Stéphane Radet, directeur du SNIA
Le coût de l’aliment, largement dépendant des matières premières (à 80 %), reste néanmoins un point de tension. Tourteaux de soja, colza, luzerne… autant d’ingrédients dont la volatilité des prix impacte directement les charges des éleveurs. Le SNIA suit également de près la dépendance européenne en vitamines et acides aminés, un sujet sensible en cas de fermeture d’usines. « Nous alertons depuis longtemps sur ce risque stratégique. La souveraineté alimentaire passe aussi par une souveraineté sur les intrants. »
Objectif : -20 % de gaz à effet de serre d’ici 2030
En parallèle de ses missions de service aux éleveurs, la filière s’est engagée dans un objectif ambitieux de réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030. Cette trajectoire a été annoncée fin 2023 par le SNIA et La Coopération Agricole Nutrition Animale. Elle concerne l’ensemble de la chaîne de valeur, de l’approvisionnement en matières premières jusqu’à la formulation et la livraison des aliments.
L’alimentation représentant jusqu’à 70 % de l’empreinte carbone d’un animal d’élevage, les leviers d’action sont nombreux : recours accru aux filières locales, réduction des consommations d’énergie dans les usines, développement d’aliments bas carbone, innovations nutritionnelles pour améliorer l’efficacité digestive des animaux, etc.
« Ce que nous visons, ce n’est pas simplement une réduction symbolique, mais une transformation profonde de notre modèle », explique Stéphane Radet. « Nous avons lancé un guide de mesure harmonisée de la performance environnementale, basé sur des normes européennes et validé par l’Autorité de la concurrence. C’est une première étape clé. »
Ce guide, qui intégrera fabrication, transport et composition des aliments, sera diffusé à l’automne 2024, après une phase de tests sur le terrain. À partir de 2025, un système de vérification piloté par OQUALIM permettra d’en assurer la fiabilité.
Une filière mobilisée pour la transition
Au-delà des chiffres, le SNIA incarne une filière en pleine mutation. Les entreprises de nutrition animale ont déjà lancé des démarches concrètes, comme la lutte contre la déforestation liée au soja, avec plus de 84 % des approvisionnements certifiés non-déforestants en 2024, en route vers les 100 % d’ici fin 2025. En parallèle, la sobriété hydrique, le recyclage des emballages (via VALORALIM), ou encore la réduction des émissions de méthane complètent les actions du secteur.
Ce que nous visons, ce n’est pas simplement une réduction symbolique, mais une transformation profonde de notre modèle.
Stéphane Radet
« La nutrition animale n’est pas seulement un levier d’efficacité pour l’élevage. C’est une brique essentielle d’une agriculture résiliente et durable, conclut Stéphane Radet. Nous sommes déterminés à avancer, avec méthode, avec rigueur, et surtout, aux côtés des éleveurs. »
De la production végétale à la production animale
Les entreprises adhérentes au SNIA créent un pont entre la production végétale et les productions animales. Notre rôle est d’accompagner les éleveurs dans la conduite de leurs élevages, en élaborant des recettes sur-mesure pour fabriquer des aliments d’une grande diversité.
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