Une petite friandise venue d’Asie vient de s’installer à Strasbourg, rue Hannong, et on vous emmène y faire un tour. On dit définitivement adios au restaurant Alma, et on accueille à bras ouverts une adresse qui pourrait devenir votre nouvelle cantine. Entre Chine, Thaïlande, Taïwan et Japon, bienvenue chez La Fanthaïsie, un nouveau resto aux accents fusion.
Les amoureux/ses de cuisine du monde, d’exotisme et de mariages de saveurs aux accents umami vont avoir les papilles qui frétillent, et une liste de restos « à faire » à compléter.
Depuis le mois d’avril, sans aucune communication, un nouveau restaurant aux multiples accents a débarqué en toute discrétion, et il vaut le détour pour tout un tas de raisons.
© Bastien Pietronave / Pokaa
Désormais, accroché au-dessus du numéro 18 de la rue Hannong, on peut lire La Fanthaïsie, un nom qui en dit très peu sur ce lieu qui nous fait voyager dans différentes contrées d’Asie.
Avant de parler de poisson frais, de joues de porc braisées et de bento revisité, on tenait à vous présenter le couple qui tient la baraque, et qui n’est pas peu fier de vous inviter dans leur petit nid d’hirondelle.
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Une histoire de vie, de cuisine et de grands projets loin du foyer
Derrière chaque ouverture de resto ou presque, il y a une petite ou une grande histoire. Celle de Sijin et Martin, nos deux professionnel(le)s du jour, fait écho jusqu’au fin fond de l’Asie.
Elle est née en Chine, et n’avait jamais appris à cuisiner, lui est né à Taïwan d’un père restaurateur. C’est sur cette île que le couple s’est rencontré. Après leur rencontre, et à la fin de ses études en France, Sijin s’installe à Paris pour travailler dans le monde de la mode, et lui reste sur place, à Taïwan. Il ouvre alors son restaurant appelé « Hot Pot » dans le sud de l’île.
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La distance commence à peser, alors Sijin quitte la France pour rejoindre Martin qui lui apprend le métier. Le duo cherche à lancer un projet de restaurant commun, mais le Covid met le pied dans la porte.
À Taïwan, la situation devient très compliquée, alors Sijin propose à Martin de s’installer en Europe, à Paris, une ville qu’elle connaît bien. Mais Paris, c’est Paris, et Martin et Sijin ne s’y sentent pas bien.
Par le biais d’une amie qui vit à Strasbourg, Sijin se laisse convaincre de visiter la ville, et elle en tombe amoureuse. Le couple, fraîchement marié, s’installe alors dans la capitale alsacienne, une cité calme et à taille humaine qui correspond à leur philosophie de vie.
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Lui se met à travailler dans un restaurant japonais où il apprend de nouvelles techniques, et elle fait de même dans plusieurs restaurants très différents où elle continue d’apprendre le métier. Très vite, elle grimpe les échelons.
Après 3 ans de travail chacun(e) de leur côté, dans l’ombre des cuisines strasbourgeoises, Martin et Sijin tombent sur une annonce : le restaurant Alma est à vendre. Vous connaissez la suite.
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Désormais, le duo prend la lumière dans leur nouveau nid. Fort de leurs expériences communes, le couple n’a qu’une envie : partager sa culture culinaire dans son propre univers, tout en douceur.
D’ailleurs, si Martin et Sijin ont choisi l’hirondelle comme emblème, c’est pour symboliser le nid, la famille et le foyer, le calme et la sérénité. C’est pas beau ça ?
Assez causé, place aux bons petits plats !
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Une cuisine d’inspiration qui mêle les cultures, les couleurs et les saveurs
Dans ce restaurant de 50 couverts, la carte navigue entre plusieurs influences : la Chine et Taïwan, mais aussi la Thaïlande dont Martin adore la cuisine.
Épaulé par Sijin, qui est à la fois en salle et aux fourneaux, il et elle préparent des plats emblématiques de ces pays, et s’amusent à mélanger les saveurs pour faire varier les plaisirs.
Amoureux des parfums subtils de la cuisine thaïlandaise, Martin prépare des jus et des sauces étonnantes qui ne collent pas forcément avec la tradition thaï ou chinoise, mais on voyage autrement.
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D’ailleurs, Martin et Sijing ne revendiquent pas une cuisine traditionnelle thaïlandaise (comme le nom peut le suggérer), car le couple cuisine en fonction de ses inspirations, de ses souvenirs et de ses humeurs du moment.
« On cuisine comme on le ferait à la maison, selon nos inspirations et nos envies. Martin est passionné de cuisine thaïlandaise, alors il aime la détourner, mais on aime aussi manger des plats japonais ou chinois. Certains sont un peu épicés, d’autres non, certains sont plus acides ou plus sweet, c’est bien d’avoir de la diversité, même si notre carte est très courte », nous raconte Sijin en nous présentant le menu du midi qu’elle fait varier à sa guise.
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Beignets de poulet thaï ; soupe de crevette à la citronnelle (tom yam kung) ; bajoues de porc grillées ; sashimi saumon, avocat, mangue et sauce passion ; curry thaï, poulet frit à la citronnelle ou encore soupe au lait de coco et au galanga, il y a souvent un petit quelque chose en plus dans les plats.
Pour la formule du midi, les chef(fe)s ont imaginé un menu présenté comme un bento. Les bentos, ce sont ces « boites à déjeuners » dans lesquelles les Japonais(es) mangent à midi, et qui regroupent plusieurs petites préparations chaudes ou froides.
Ici, Sijin prépare plusieurs petits bols servis sur un plateau qui contiennent une soupe thaï, un plat, du riz, deux accompagnements et un dessert. Ces préparations changent chaque semaine, et le plateau complet est à 18,90 €, pas mal non ?
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Des légumes grillés, du poisson frit ou frais, des sauces, des jus et des réductions, des aromates plantés sur le balcon, on sent que le couple a des idées à revendre et beaucoup d’associations à nous faire découvrir. Et quelque chose nous fait penser que ce n’est que le début.
Nous, on a à la fois aimé la philosophie et la passion partagée pour la cuisine de Martin et Sijing, mais aussi leur volonté de proposer du beau et du bon.
Fanthaïsie n’est pas, selon nous, un énième restaurant sans âme, c’est une adresse qui donne beaucoup pour proposer de bons petits plats préparés avec une certaine sensibilité, et ça se sent. D’ailleurs, si vous vous rendez sur place dans les prochains jours, soyez indulgent(e)s quant à l’attente qu’il pourrait y avoir. Il suffit de voir la présentation de certains plats pour comprendre que bien cuisiner, surtout quand on est que deux, ça demande un peu de temps !
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Les petits et gros +
- On aime cette petite adresse discrète à la jolie façade, elle est située en plein centre-ville, mais on y est au calme et on peut y prendre le temps.
- On a beaucoup aimé ce que l’on a mangé ce jour-là, et les chef(fe)s ajoutent leur propre touche perso dans chaque préparation.
- Le menu du midi à 18,90 € va probablement devenir un incontournable et on comprend pourquoi.
- La salle à l’étage est vraiment très agréable, d’ailleurs, il y a la clim !
- C’est un restaurant qui arrive avec une vraie proposition, plein d’idées et beaucoup d’envies.
La Fanthaïsie
Quoi ?
Restaurant aux inspirations multiples : Thaïlande, Taïwan, Chine et Japon
où ?
18 rue Hannong, à Strasbourg (entre les deux cinémas Star)
Plus d’infos ?
Tél : 03 88 22 08 48
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