Publié le
14 juil. 2025 à 16h32
« Le 14-Juillet, c’est sur les Champs, il n’y a pas de débat ». Venu assister aux premières loges au défilé militaire, Romain, 21 ans, n’a que peu goûté à l’entorse aux traditions. Un an après que l’armée française eut été contrainte de déplacer ses ouailles sur l’avenue Foch en raison des Jeux olympiques de Paris, les soldats ont à nouveau foulé le pavé des Champs-Élysées ce lundi 14 juillet 2025, jour de Fête nationale. Au total, 7 000 femmes et hommes ont participé à cet événement ancré dans les mœurs de la République.
Les grandes écoles bonnes élèves
Partie prenante d’un contexte international tendu, la cérémonie a fait écho aux propos du chef de l’État Emmanuel Macron, lequel a indiqué ce dimanche 13 juillet que « jamais depuis 1945 la liberté n’avait été si menacée ». Du défilé aérien au défilé des troupes au sol, Paris a souhaité mettre en scène l’architecture et les fondations de l’armée.
Pour quelques citoyens croisés aux aurores derrière les barrières, cette procession recelait une valeur symbolique. « La France peut être forte. C’est normal de le montrer », s’est extasié Hugo, un jeune Normand.
« C’est le plus beau défilé de France. On a tous les corps de l’armée qui sont réunis. Je m’en félicite »
Patrick
Habitant de Valenciennes (Nord) venu au défilé
Cet orchestre bien articulé repose sur une préparation méthodique. Illustration dès 7 heures du matin. Premières à débarquer par cars, les grandes écoles de Polytechnique et de Saint-Cyr ont montré l’exemple. Les premières années de l’X, coiffées de bicorne et équipées de l’épée intitulée la « tangente », se sont rapidement mises au pas avant de prendre leur quartier jusqu’à 9 heures.
Trois étudiants en première année à l’école Polytechnique. (©AG/ actu Paris)
Les futurs officiers sortis de Saint-Cyr ont emboîté le pas de leurs camarades. Certains ont profité du cadre idyllique pour prendre un cliché avec d’autres élèves des prestigieuses École navale et de l’Académie militaire de la Gendarmerie nationale. Mais l’un des clichés les plus marquants de la préparation a surgi de l’amont de la plus célèbre des avenues parisiennes.
Les Indonésiens et leur hymne guerrier
Les militaires indonésiens, dont le pays – le quatrième le plus peuplé au monde – était l’invité d’honneur en 2025, ont honoré leur présence en effectuant plusieurs chorégraphies censées stimuler les troupes. 450 soldats ont ouvert le bal du défilé en saluant le président Prabowo Subianto, présent aux côtés d’Emmanuel Macron.
Dans les rangs indonésiens, certains fantassins portaient un masque représentant un animal. Ce dernier symbolise l’appartenance à l’un des corps d’armée. De quoi susciter l’intérêt des spectateurs, positionnés à quelques mètres de la place de la Concorde, où étaient assis les membres du gouvernement et les invités d’honneur, dont l’émir du Koweït, Mechaal al-Ahmad al-Sabah.
Avec des chants guerriers, les 450 militaires indonésiens ont assuré le spectacle avant leur représentation. (©AG/ actu Paris)
Peu de temps avant leur passage, les Indonésiens ont pu découvrir la Patrouille de France. Vers 10 heures, huit aéronefs Alphajet ont laissé une traînée de poudre bleue, blanche et rouge. Il s’agissait du premier défilé depuis la collision en vol de deux avions en mars dernier, en Haute-Marne.
Les huit avions de la Patrouille de France ont laissé une traînée bleue, blanche et rouge, en ce jour de Fête nationale. (©AG/ actu Paris)Les longues barbes de la Légion étrangère
Ce ciel tricolore a précédé les treize tableaux du défilé aérien, composé de 65 avions. Positionnés à quelques centaines de mètres, ces derniers n’ont pas manqué de faire vibrer le sol. Parmi les aéronefs, les derniers Rafale et Mirage. Un ballet saisissant de quelques minutes en accord avec le futur. Alors qu’Emmanuel Macron une rallonge de 6,5 milliards d’euros du budget du ministère de la Défense, les investissements dans le domaine aérien devraient fortement s’accroître d’ici à 2027.
Ce sera également le cas des troupes engagées au sol. Au total, plus de 5 600 soldats ont pris part aux festivités. L’occasion de voir une nouvelle unité, le Service d’infrastructure de la défense (SID), qui célèbre ses vingt ans cette année, mais aussi la Légion étrangère. Près de deux siècles après sa création, la troupe composée de sapeurs à la hache, aux gants, au tablier et renforcés d’une barbe épaisse, a clos le défilé des troupes au sol.
Les unités de la Légion étrangère. (©AG/ actu Paris)
Elle a laissé place aux véhicules blindés. En tenue de combat, les militaires ont exhibé les fameux chars Leclerc, les canons automoteurs Caesar ou encore les blindés de combat VBCI. Ces derniers sont surmontés d’une mitrailleuse de 12,7 mm et d’un canon de 25 mm. Onze combattants peuvent monter à bord de cet engin capable de circuler jusqu’à 100 km/h.
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Le Bleuet de France clôt en chanson
Moins impressionnants, les véhicules de la Brigade des Sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) ont pourtant recueilli le vote du public. Une manière de rendre hommage aux soldats du feu, alors qu’ils réalisent chaque année des centaines de milliers d’interventions dans la capitale et les trois départements de la petite couronne.
Les camions de la BSPP ont été vivement applaudis. (©AG/ actu Paris)
Cette édition s’est achevée par un hommage au Bleuet de France. Cette association, qui aide les blessés de guerre, a cent ans en 2025. Un anniversaire qui a donné lieu à un concert donné par deux anciens gendarmes Yvard et Eloïz. Les deux chanteurs ont repris les paroles du morceau élaboré par Jean-Jacques Goldman On sera là.
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